mardi 15 février 2011

Et un, et deux, et... trois !

Après Ben Ali, Moubarak.
Après Moubarak...? Je forme un vœu. Mais non, ce ne serait pas l'ineffable Sarkozy ! Son tour viendra.
Non, j'y préfère le libidineux Berlusconi.


Rocco Siffredi, de son vrai nom Rocco Tano, est un acteur, réalisateur, producteur de films pornographiques italien.

"Des centaines de milliers d'Italiennes ont manifesté dimanche, dans tout le pays, pour dire "basta" (ça suffit) à Silvio Berlusconi, estimant que la dignité des femmes est bafouée par le scandale "Rubygate" auquel il est mêlé. Les féministes dénoncent une image de la femme présentée comme simple objet sexuel. Elles estiment que cette image nuit aux relations entre hommes et femmes et a pour résultat de promouvoir une culture où un physique attrayant est, pour les femmes, la seule voie de succès.

Sa cote de popularité est à son plus bas niveau depuis 2005, selon un sondage publié par La Repubblica. Sa cote de popularité s'établit à 30,4 %, soit 18 % de moins qu'il y a un an.

Le parquet de Milan a demandé la semaine dernière le jugement immédiat du chef du gouvernement pour recours à la prostitution de mineure et abus de fonctions. L'enquête porte sur le recours par le Cavaliere aux services sexuels de Ruby, la jeune Karima El-Mahroug, lorsqu'elle était encore mineure, et sur son intervention auprès de la police pour la faire libérer après son interpellation dans la nuit du 27 au 28 mai pour un vol présumé. La juge des enquêtes préliminaires, Cristina Di Censo, qui doit statuer sur la requête du parquet, devrait rendre sa décision cette semaine".

Il est heureux que ce soit des femmes qui aient exprimé la honte qu'inspire à l'Italie et à toute l'Europe, cet énergumène qui a mis son pays en coupe réglée grâce à son immense fortune.

Quand ce qu'on a peine à appeler démocratie (laquelle n'est pas que le produit d'une élection et n'est pas paralysée entre deux scrutins !) se peuple de dirigeants à ce point "décomplexés" qu'ils peuvent tout se permettre, étalant leur richesse et leurs frasques, sans gêne et sans crainte, alors, il faut considérer que la civilisation est gravement blessée.

L'occident est coupable de dominations coloniales, d'ethnocides, de violences sans noms, mais il s'y est développé des philosophies fécondes, dont le monde entier a eu connaissance, s'est emparé et ainsi sont nés les Droits de l'Homme. On peut débattre de la réalité de ces Droits et souligner l'hypocrisie de ceux qui ont fait semblant de s'y rallier, il n'empêche qu'on a enseigné un art de vivre dans la justice et dans la paix, dans le respect d'autrui, que la devise de la République française continue d'exprimer.

La rupture dont ont fait état plusieurs chefs d'État, de Ronald Reagan à Margaret Thatcher, jusqu'à George W. Bush et Nicolas Sarkozy, casse un consensus historique : il n'est plus question d'égalité et donc de fraternité, d'où l'épuisement de la liberté.

Berlusconi, ce clown triste, incarne cette rupture : ni la justice de son pays, ni l'opinion de l'Église puissante en Italie, ni les institutions protectrices des citoyens n'auront empêché sa domination méprisante. Quand, aux yeux du monde entier, sévit un tel histrion, on en vient à se demander ce qu'il faut pour qu'il... dégage !

Là se trouve posée la question démocratique : que le peuple ne puisse se débarrasser à temps des dirigeants qui lui nuisent surprend, angoisse et, finalement fait douter des institutions politiques elles-mêmes. La leçon venue d'outre Méditerranée a beau réjouir et donner espoir, puisque les dictateurs eux-mêmes ne sont plus à l'abri de la révolte des citoyens, il faut trop de temps et de victimes pour sortir de cette banalisation du crime d'État.

Nous avons besoin, en Europe, d'un coup de vent nord-africain, mais pas en copiant de nouveaux modèles, mais en accédant à un plus haut niveau de démocratie, lequel est incompatible avec ce que nous connaissons en Italie, en France, en Hongrie et ailleurs...


Gianfranco Fini, l’ex-néofasciste du Mouvement social italien (MSI), aujourd’hui président d’Alliance nationale (AN), a préfacé les éditions italiennes de deux ouvrages de Nicolas Sarkozy : La République, les religions, l’espérance en 2004, puis Témoignages en 2006.

Le départ de Berlusconi, s'il doit ouvrir le pouvoir à Gianfranco Fini, celui de Sarkozy, s'il doit nous amener DSK, ne seraient pas des changements mais des modulations à l'intérieur d'un même système économico-politique. Ce n'est pas ce qu'il faut à l'Europe !

Puissent les hommes d'Italie entendre la parole de leurs femmes : "Basta" ! "Ça suffit comme ça !" Nous, peuples latins, ou saxons, ou slaves, ne pouvons pas davantage vivre dans la médiocrité, et la régression de nos civilisations, que dans la contemplation du lucre, du luxe et de la luxure, dont certains des décideurs principaux, dans nos pays admirables, semblent se contenter comme plaisir de vivre !

Il est temps d'en finir avec la résignation. Sinon, nos successeurs ne nous le pardonneraient pas?

Voir :http://www.lemonde.fr/europe/article/2011/02/14/manifestations-pour-la-dignite-des-femmes-une-mobilisation-factieuse-pour-berlusconi_1479678_3214.html

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