lundi 4 novembre 2013

Vous avez dit terrorisme ?



Le terrorisme a remplacé le communisme ! Qui ne pense pas comme l'oncle Sam et ses affidés est peu ou prou terroriste. Le terroriste n'est pas seulement celui qui sème la terreur (et à cet égard le terroristes sont légions !), le terroriste est celui qui est un djihadiste (sous entendu un Musulman intégriste qui fait par tous les moyens la guerre au monde occidental). Dès lors, tout Musulman devient suspect d'extrémisme et de perméabilité à la violence !

Que les militaires étatsuniens usent de drones pour assassiner leurs adversaires en Somalie ou au Pakistan ne fait pas d'eux, pour l'opinion occidentale, des terroristes et pourtant, ils le sont car ils pensent que les dégâts collatéraux sont inévitables et donc justifiables.

Toute politique fondée sur la peur qu'engendrent les violences dominantes est terroriste.

Toute accusation de terrorisme appliquée à des adversaires violents confond la résistance et l'agression et c'est par ce mot que la propagande nazi cherchait à dresser les citoyens contre les patriotes.

Djihad, jihad ou djihâd ( de l'arabe : ǧihād, جهاد « effort ») est un terme signifiant « exercer une force », « s'efforcer » ou « tâcher ». Autrement dit le djihaddiste fait effort sur lui-même pour lutter contre ce qui lui apparaît comme un mal. Entre celui qui a un comportement spirituel afin de se transformer soi-même, en vue d'un mieux vivre, et celui qui a un comportement guerrier afin, soit de résister à l'oppression soit d'islamiser la société tout entière, il y un fossé large et profond !


L'évangélisation a pu être, notamment dans les pays colonisés par des États européens, une contrainte violente ayant conduit à l'ethnocide ou carrément à des formes génocidaires. Rappelons-nous que le génocide est une éradication dans un territoire donné ordonnée par un État. Au nom des religions, et souvent en prêchant le contraire de ce que les fondateurs ont voulu et prescrit, des missionnaires et autres zélotes ont pratiqué un terrorisme structurel devant faire disparaître des us et coutumes jugées impies et, à défaut d'y pouvoir parvenir, en faisant disparaître les récalcitrants eux-mêmes.

Le terrorisme est un système. C'est, en même temps, une idéologie et une organisation. C'est une domination par le « lavage de cerveau » ou par la menace de mort ou son exécution. Le terrorisme d'État n'est pas moins meurtrier que le terrorisme fanatique des sectes et des organisations partidaires.

Staline, ses militants et ses goulags, Hitler, sa gestapo et ses camps d'exterminations, mais aussi les génocidaires du Cambodge et du Rwanda n'ont pas été les seuls à perpétrer des massacres de masse afin de dominer par la terreur toute opposition réelle, éventuelle ou simplement imaginée. Il serait bien vain de tenter de dresser la liste de toutes les exactions géantes qui ont abouti à la fois à supprimer des millions de vies humaines et à soumettre des peuples entiers au nom de Dieu, de la loi, du chef ou du parti ! Quiconque admet que la violence fait l'histoire finit par y succomber. Le terrorisme alors, se banalise.

La peur du gendarme est une forme de terrorisme. On dit qu'il y eut, siècle après siècle, plus de têtes et de mains coupées, d'écartèlements, de mises à mort épouvantables, terrorisantes, par voie de justice que du fait des assassins, criminels et bandits en tous genres. Nous ne ferons pas l'économie du bilan à dresser après que l'on ait réalisé l'ordre public en multipliants les meurtres légaux.

L'actuel débat qui s'entr'ouvre sur le terrorisme nous place, comme citoyen, face à la responsabilité du pouvoir à exercer au nom de l'État, de la loi et du droit. La séparation des pouvoirs, précisée par Montesquieu et, au reste, bien fragile de nos jours, ne permet pas, en principe, qu'une petite injustice vaille mieux qu'un grand désordre. En fait, la raison d'État est au-dessus des élus, des juges et des parlementaires. La violence dont, affirma Max Weber, l'État a le monopole, est seule « officiellement » légitime, et les pouvoirs publics monarchiques, dictatoriaux ou républicains ne sont pas privés d'en user et abuser. Sommes-nous alors jamais sortis du terrorisme ? Nous avons connus des temps historiques plus brutaux les uns que les autres mais la paix, intérieure et extérieure, supposerait que la force ne soit pas d'abord au service des appétits, des profits et des volontés de puissance. Nous en sommes encore loin.

Il n'y a donc pas d'un côté les justes et de l'autre les injustes, les terroristes et les non-terroristes... Le terrorisme est présent là ou le pouvoir se cherche ou s'exerce. De Gaulle était un chef terroriste pour le gouvernement de Vichy. Arafat tarda à pouvoir s'exprimer à l'ONU. Mandela ne fut retiré des bases de données de la liste noire américaine des terroristes qu'en... 2008 ! Celui qui menace le pouvoir en place est ipso facto suspect. A-t-il des soutiens armés, alors, il devient terroriste jusqu'à ce que l'histoire, le cas échéant, en fasse un héros...

Le terrorisme contemporain a deux visages. L'un s'en prend à des États au moyen d'organisations et de structures non gouvernementales, appuyées sur des moyens technologiques de communication hier encore inconnus. L'autre se développe au sein des États eux-mêmes pour assurer leur défense, en interne comme en externe et, ainsi, plus grand est le pouvoir plus il recourt à un contre-terrorisme sophistiqué mettant le monde entier en surveillance renforcée.

Un démocrate ne peut se satisfaire de cette amplification, réelle ou supposée, des menaces qui fait vivre sous la protection des mitraillettes, des caméras et des espions. En France, le plan Vigie pirate est un dispositif de sécurité destiné à prévenir les menaces ou à réagir face aux actions terroristes. Créé en1978, nous n'en sommes jamais sorti ! Pour le sociologue Mathieu Rigouste, son principal effet est « l'intensification de la militarisation du quadrillage urbain » et « l'emploi de l’armée dans une fonction policière ». Nous vivons donc dans l'exception. Nous baignons dans une ambiance idéologique où tout devient terrorisme. Cela fait obstacle efficacement à l'ordinaire de la vie car croire que les Terriens ne pourront jamais plus habiter leur planète autrement que sous la protection d'armes toujours plus puissantes, plus nombreuses, plus accessibles, c'est faire de l'insécurité un nouveau Diable et de son enfer notre quotidien inévitable.


À nous de savoir si nous voulons, ou pas, vivre libérés de cette hantise du terrorisme 
qui « vit des peurs qu'il propage ».

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