mardi 20 septembre 2011

La démocratie est incompatible avec la peine de mort

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Tuer un homme légalement est un crime d'État.













Celui qui constate, dans une totale impuissanc
e, qu'on peut, de sang froid, détruire une vie, même au bout de 20 années d'incarcération, - comme c'est le cas de Roy Davis - dépasse sa propre capacité de révolte : il doute de son humanité même.

Les USA, une nouvelle fois, se montrent pour ce qu'ils sont : une puissance ultra violente. L'accusé, fut-il coupable, ne mérite pas cette mort,
à 42 ans, deux décennies après les faits ! Mais pire, le doute sur sa culpabilité était évident et allait croissant ! Il ne lui sera pas profitable. C'est bien une exécution pour l'exemple ! La Géorgie défend la peine de mort, quitte à tuer un innocent. Il n'y a, là, rien qui puisse faire penser à un monde civilisé.

C'est un immense dégoût, une rage sans nom qui nous remplissent, à quelques heures de "l'injection létale"! On ne peut donc rien faire contre la mort décrétée ? Que jamais plus on ne dise que ce pays, les USA, peut être un modèle pour le reste du monde. Que cette mise à mort se produise durant le mandat d'Obama ajoute à l'odieux, car la victime, un Noir, pourrait bien avoir été exécutée par des racistes, dans un État dont le passé raciste est bien connu ; et on le saura un jour... Trop tard.

Je me détourne à jamais de ce pays qui nous interdit de l'aimer, tant il s'éloigne de la société qui s'élève au-dessus des criminels.

Quant à la volonté de la veuve du policier assassiné d'assister, avec ses deux enfants, devenus des adultes, à l'exécution, elle lève le cœur. Cela ne lui rendra pas son époux ! Son désir de vengeance est indécent autant que sa conviction qu'on tient le véritable coupable à merci. Et que l'on n'en appelle pas à Dieu et au Christ, dans ce pays "chrétien". Cela aggrave le cas de ce peuple qui ne croit aucune rédemption possible, pour un présumé coupable !

Chaque peine de mort est une fin du monde. Que nulle indulgence ne soit possible, que le gouverneur de l'État n'y puisse rien, indiquent que la machine à exécuter est toute puissante. Rejetons ce monde-là. Ce n'est pas le nôtre.




Extrait du journal
La Croix :

Malgré les nombreuses zones d’ombre de l’affaire, le Noir américain de 42 ans doit être exécuté mercredi 21 septembre.

Après de longues discussions, et malgré une forte mobilisation américaine et internationale, le comité des grâces de Géorgie a refusé, mardi 20 septembre, de sauver Troy Davis : les cinq membres de cette institution indépendante ont confirmé la condamnation à mort de celui qui est devenu, au fil du temps, de recours en recours, un symbole du combat des abolitionnistes.

Ses avocats pensaient pourtant avoir été convaincants lundi 19 septembre : pendant trois heures, ils avaient présenté leurs arguments devant le comité, rappelant les zones d’ombre qui entourent ce qui s’est passé ce jour de 1989, sur un parking de Savannah. Un policier intervenant pour mettre un terme à une bagarre avait été mortellement blessé par balle. Si neuf témoins avaient désigné à l’époque Troy Davis comme l’auteur du coup de feu, sept se sont depuis rétractés, confiant même à la justice les pressions qu’ils avaient subies de la part des forces de l’ordre. Or ces témoignages étaient les seuls éléments dont disposait l’accusation : l’arme du crime n’a jamais été retrouvée et aucun élément matériel n’implique le condamné afro-américain.

"Nous sommes tous Troy Davis"

Alors que de nombreux manifestants s’étaient donné rendez-vous à Atlanta et défilaient devant le siège du comité en portant des pancartes – « Nous sommes tous Troy Davis » ou « Justice, libérez Troy Davis », « Trop de doutes, sauvez Troy Davis » – les avocats avaient obtenu des soutiens qu’ils espéraient déterminants. Comme celui de Brenda Forrest : cette jurée du procès de 1991 avait fait le déplacement pour plaider en faveur de l’homme qu’elle avait pourtant contribué à condamner, estimant aujourd’hui qu’il y a bien trop de doutes pour l’envoyer à la mort.

Deux autres jurés avaient par écrit également fait part de leur regret, et réclamé la clémence. Ils rejoignaient une longue liste de personnalités d’horizons divers, de Desmond Tutu à Benoît XVI, en passant par l’ancien président Jimmy Carter ou, ces derniers jours, l’ancien directeur du FBI Williams Sessions.

À défaut d’avoir pu aboutir à la révision du procès, les avocats espéraient que ces arguments pourraient convaincre le comité des grâces, ultime recours dans cet État où le gouverneur n’a pas pouvoir de grâce. Cette institution dont les membres sont nommés par le gouverneur, et qui est censée mieux garantir la séparation des trois pouvoirs, avait certes déjà refusé la clémence au condamné en 2008.

"Justice est rendue"

Mais les avocats de Troy Davis voulaient croire en une volte-face, après la nomination, ces dernières années, de trois nouveaux membres. Ils ont rappelé que des témoins s’étaient rétractés depuis 2008, laissant planer un doute réel sur l’identité du tueur. Or en juillet 2007, le comité des grâces avait assuré que « les membres du comité des grâces de Géorgie n’autoriseraient pas qu’une exécution ait lieu dans cet État à moins que ses membres ne soient convaincus qu’il n’y a aucun doute quant à la culpabilité de l’accusé ».

En vain : le comité des grâces ayant fermé la dernière porte qui pouvait faire sortir Troy Davis du couloir de la mort, plus rien ne peut désormais empêcher son exécution. Au soulagement de la famille de Mark MacPhail, le policier tué en 1989 à 27 ans, venue elle aussi plaider sa cause, réaffirmant sa conviction que Troy Davis est bien l’auteur du meurtre commis à Savannah.

« Justice est en train d’être rendue. C’est ce que nous voulions », a déclaré mardi 20 septembre Anneliese MacPhail, la mère du policier, qui a indiqué qu’elle n’assisterait pas à l’exécution. « Nous sommes les vraies victimes », a ajouté Joan MacPhail-Harris, sa veuve. Elle assistera ce soir à l’exécution de Troy Davis en compagnie de leurs deux enfants, qui ont rappelé n’avoir presque pas connu leur père.

"Echec de notre justice"

Chez les proches de l’accusé, la colère est à la hauteur des espoirs déçus. « Je suis profondément choqué et déçu par cet échec de notre justice, à tous les niveaux, à corriger une erreur judiciaire », a réagi Brian Kammer, l’un des avocats de Troy Davis. « Clémence refusée. Triste. Scandaleux », écrivait sur son compte Twitter Laura Moyle, directrice de la campagne contre la peine de mort aux États-Unis d’Amnesty International. Un rassemblement était prévu plus tard dans la journée à 19 heures devant le Capitole de Géorgie à Atlanta, les manifestants étant invités à porter un brassard noir et les mots : « Pas en mon nom ».

À la même heure, mercredi (1 heure du matin à Paris), Troy Davis sera exécuté par injection mortelle, en dépit des nombreux doutes. Il sera le 52e condamné à périr ainsi en Géorgie depuis le rétablissement de la peine de mort aux États-Unis en 1976.

AFP. http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/Monde/La-Georgie-refuse-la-clemence-au-condamne-a-mort-Troy-Davis-_EG_-2011-09-20-713459

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