dimanche 24 juillet 2011

Tuer pour imposer SA vérité !

La vie est courte. La vie est dure. Mais cela ne semble pas suffire à certains d'entre nous qui l'abrègent ou la rendent accablante !

Ce qui vient de se passer à Oslo n'est pas seulement grave par le nombre de victimes (chaque jour, la route, les guerres et les crimes tuent davantage !) mais que, dans un pays paisible, l'un de ses citoyens, car c'en était un, apparemment sans connivences, se livre à un double massacre symbolique, (contre les institutions gouvernementales et contre la jeunesse politisée), laisse l'opinion mondiale sidérée.

On peut songer que la folie, ou un moment de folie, soit à l'origine de ce comportement inouï, mais l'explication est beaucoup plus triviale : depuis plusieurs années, cet homme, encore jeune, sans s'en cacher, exprimait une haine de l'autre, un refus d'autres cultures que la sienne, un prétendu christianisme qui, peu à peu, l'ont transformé en fanatique.



Le fanatisme, c'est ça...

La possession d'armes étant, dans nos pays civilisés, un droit, il devient possible, comme on l'a vu aux USA ou ailleurs, de mitrailler des innocents et de supprimer des vies. Qu'on s'en émeuve ensuite a quelque chose d'hypocrite. Les marchands d'armes ne se contentent pas de fournir des outils de mort aux usagers des stands de tir. Ils vendent. Tout au plus se soucient-ils que des ports d'armes soient délivrés. Le tueur norvégien était porteur d'un tel permis lui ouvrant la possession des moyens par lesquels il a mis à mort des dizaines de jeunes gens !

Mais ce n'est pas le couteau qui fait l'égorgeur. Ce qui tue le plus sûrement c'est ce qui se passe dans un cerveau appartenant à un homme qui tue pour imposer SA vérité.

La civilisation occidentale n'est pas à l'abri de ces monstruosités ! Il est un peu simple de nommer "terrorisme" le comportement fanatique d'islamistes sans pitié pour les incroyants (et pour leurs coreligionnaires aussi, d'ailleurs !). Le terrorisme est la pratique de ceux qui tuent parce qu'ils pensent qu'ils ont raison, envers et contre tout, et qui veulent dominer le monde avec leurs idées autant et plus qu'avec leurs armes. Et là, le terrorisme devient "la chose du monde la mieux partagée"... Les armées, qu'elles soient aux ordres et disciplinées,, ou constituées de soudards assassins finissent, les unes comme les autres, par justifier leurs charniers par la nécessité de faire triompher la vérité, leur vérité, celle qu'elles ont reçu l'ordre de faire triompher.

La banalisation du meurtre est un virus qu'attrapent les esprits faibles. Quand la violence légale est honorée, la violence de ceux qui se croient dans leur droit absolu se trouve justifiée. Les sociétés qui font pire que la loi de la jungle en affirmant que la défense autorise la force armée ne doivent pas s'étonner des dérives fatales qui surgissent, de loin en loin, au cœur des nations les plus modérées. La question est encore et toujours celle-ci : "est-ce ainsi que les hommes vivent ?" N'y a-t-il aucun espoir de voir les humains vivre ensemble sur une même planète dont ils ne peuvent encore s'extraire ? Tuer est-il, pour l'humanité, une nécessité... vitale ? Est-il si naïf de s'interroger ainsi ? Ne suffit-il pas que nous soyons mortels ? Faut-il encore que nous nous donnions la mort avec la conviction que nous faisons, alors, "notre devoir" ?

Le meurtre épouvantable qui a été perpétré en Norvège nous renvoie à cette erreur bien installée qui, sous mille formes, et que ce soit au nom de Dieu (sacrilège !) ou pas, conduit à cette certitude infernale selon laquelle tuer fait partie de notre histoire et demeure indispensable. Anders Behring Breivik le pensait si fort qu'il a voulu éliminer les signes et les germes d'une société qu'il voulait délivrer de ses erreurs. Lui n'est pas mort, et terminer sa vie en prison ne suffira pas sans doute pas à le convaincre qu'il était tombé dans le pire des crimes, celui où l'on massacre parce que l'on pense qu'on fait le bien.


Il est, à présent, une vedette ! Il peut devenir un affreux "exemple" !

C'est, révèle la presse, dans un long manifeste que le tueur détaille les préparatifs de son action, évoquant «l'usage du terrorisme comme un moyen d'éveiller les masses» et dit s'attendre à être perçu «comme le plus grand monstre depuis la Seconde guerre mondiale». Comment ces graines de mort ont-elles germé dans un esprit délirant ? N'avons-nous pas à nous interroger sur les causes de cette aberration tragique qui a conduit l'un de ceux qui professent des "vérités" de la plus haute intolérance à "aller jusqu'au bout" ? Qui ne s'oppose pas à la divulgation de ces folies ne porte-t-il pas une part de l'horreur ? Il ne s'agit pas d'un drame norvégien ! Il s'agit de notre tolérance de l'intolérance. Il s'agit de notre connivence permanente avec les logiques de violence dont ne savent se séparer ni nos politiques ni nos philosophies.

Si nous nous limitions à condamner sans savoir expliquer, nous n'aurions fait que nous donner bonne conscience mais, là ou ailleurs, plus tard, et pour mes mêmes raisons, le fanatisme refrappera. Et si l'on en vient à penser que, finalement, l'on n'y peut rien, alors cessons tout discours sur les droits de l'homme, continuons à fabriquer des bombes et des armes de poing et... vendons les, car, n'est-ce pas, cela n'est pas discutable : c'est la loi du profit, qui ne connaît aucun interdit et aucune contestation.


C'est l'humanité qui se tue...

http://www.leparisien.fr/international/attentats-en-norvege-le-tueur-preparait-son-geste-depuis-2009-24-07-2011-1543506.php.
http://www.de-la-vie.com/14-citations/fanatisme/fanatisme.htm

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