jeudi 24 décembre 2015

Nous sommes la République

Voici venu le temps de l'impatience.
Renonçons à jamais aux faux compromis.
Quand la gauche meurt, inutile de la re-susciter !
Quant la droite s'exacerbe, il faut s'y opposer.

La gauche-caricaturale et la droite-brutale sont condamnées.
Elles ne peuvent que sortir de l'histoire.
Quant au nationalisme pervers, il n'est pas l'alternative,
Il est le poison qui diffuse dans toute la société.

Les citoyens ont fait la grêve du vote.
C'était nécessaire mais pas suffisant.
À présent, il faut bâtir, pas re-bâtir, bâtir.
Pas refonder, fonder, changer toutes les fondations.

Du socialisme ne gardons que le partage et la solidarité.
De la société libérale et autoritaire, ne gardons rien.
Ouvrons un espace politique nouveau.
Mettons en pratique les valeurs républicaines, les vraies...

Car la République, c'est la chose publique et le service public.
Il n'est pas de république sans démocratie.
Et la démocratie n'est pas ce que produit l'élection.
L'élection vient après le débat démocratique, pas avant.

Quand droite et gauche ne font qu'un, chassons-les de nos esprits.
La démocratie représentative nous a trahis, floués, désespérés.
Passons à autre chose : la démocratie délibérative et participative.
Ne nous en remettons plus aux « élites », mais à nous-mêmes.

Qu'il soit clair qu'il n'y pas de république sans démocratie véritable.
Et pas de démocratie authentique sans mode de scrutin proportionnel.
Pas de de démocratie parlementaire sans l'abandon du cumul des mandats.
Pas de République démocratique sans l'abolition effective des privilèges.

Osons l'écrire : le système économico-politique actuel est périmé.
Là où le capitalisme domine, la volonté populaire ne peut s'imposer.
La servitude volontaire perdure là où la monocratie s'institutionnalise.
La République de ce siècle n'est pas à renuméroter mais à remplacer.

Tous les totalitarismes sont assassins, y compris le totalitarisme de l'argent.
Tous les nationalismes sont violents, y compris l'État-nation à la française.
Non, l'État ne détient pas le privilège de la violence légitime1.
Oui, une société sans état2 a existé et existera encore.

Ouvrons notre pensée à une organisation de la vie société jamais encore conçue.
Ce n'est pas une utopie ; c'est une quête à laquelle nous voici obligés.


1 Comme l'affirme Max Weber, dans Le Savant et le Politique, réédition La Découverte, 2003.
2 « Les sociétés primitives, ce sont des sociétés du multiple; les sociétés non-primitives, à Etat, ce sont des sociétés de l'un. L'Etat, c'est le triomphe de l'un ». Pierre Clastres, La société contre l'État, éd. de Minuit, réédition 2011.

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