mercredi 28 août 2013

Lybie, Mali, Syrie..., et après ?

La France devrait s'engager, de nouveau, dans des opérations militaires derrière les États-Unis... La "violence légitime" dont veut user l'État français doit-elle s'appliquer partout où l'horreur submerge des populations martyrisées ? Si oui, nous n'avons pas fini de faire la guerre en ce monde !

Le bon sens interdit d'ajouter la guerre à la guerre

Les contradictions nous submergent ! 

Aura-t-il fallu que Bachar Al Assad, lui-même, fasse déborder le vase de l'infamie pour qu'on lui conteste le droit d'assassiner, et de la pire des façons, la partie de la population syrienne qui ne lui est pas fidèle, tous civils inclus, y compris les enfants ?

Que et qui frappera la "punition" qu'on annonce ? Va-t-il falloir prier l'armée syrienne de se mettre loin des civils syriens qui la combattent afin de pouvoir mieux la frapper ? Le gouvernement syrien devra-t-il mettre ses soldats volontaires ou engagés de forceet ses soutiens fanatisés à l'abri des frappes "chirurgicales", pour que les frappes des tomawaks états-uniens n'atteignent et ne détruisent que les arsenaux, les tanks, les bombes, les armes chimiques, sans massacres des personnes, sans "dégâts collatéraux" ?

L'intervention militaire des USA, de la Grande Bretagne et de la France, de nouveaux alliés pour frapper un État voyou, conduira-t-elle à la destruction du régime ou simplement à affaiblir ses forces légales au profit des rebelles syriens qu'il faudra armer, soutenir et aider à s'installer dans des zones protégées ? Bref, ce ne sera pas la fin immédiate de Bachar Al Assad, mais, comme en Lybie, la prolongation de la guerre civile.

Croit-on que l'armement fourni pas la Russie à la Syrie soit constitué de fusils en bois ?  Ne sait-on pas que le patriotisme syrien peut conduire à des réactions très violentes et inattendues qui affecteront et les forces d'interventions occidentales et les pays voisins ?

L'argument russe ou chinois consistant à dénier le droit d'intervenir dans les affaires intérieures d'un État est-il récusé par les "gendarmes du monde" occidentaux, ou bien ces mêmes États ne s'enferrent-ils pas dans un droit d'ingérence militaire qu'ils n'accepteraient en aucune circonstance de se voir appliqué ?

Agir avant que l'ONU n'autorise, éventuellement, une intervention au nom du droit international ne serait-ce pas une façon de continuer à ruiner cette institution internationale dont il n'est pas tenu compte ?

Nous voici enfermés de nouveau dans des logiques de guerre dont nous ne savons comment sortir. On va encore justifier le recours à la force et émouvoir l'opinion afin qu'elle approuve la guerre faite à un tyran et à ses alliés. Tout se passe comme si on faisait l'impasse sur les raisons politiques mais aussi économiques qui expliquent ce revirement. Il fallait un prétexte. Bachar Al Assad l'a fourni. C'est le moment d'intervenir C'est le moment d'intervenir pour les États occidentaux qui se veulent, ou se croient, les champions de la civilisation démocratique

Qu'allaient faire les observateurs de l'ONU en Syrie si l'on savait de source sûre que l'emploi des armes chimiques était avéré ? Se faire tirer dessus ? Risquer de se faire prendre en otages ? Gagner le temps qu'il faut pour dépêcher les destroyers et préparer la base de Chypre, -avec ou sans l'accord des autorités chypriotes-, véritable porte avions géant ?

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 Que ceux qui luttent pour la vie soient entendus.

Les leçons ne seront-elles jamais tirées ? Après le Vietnam, l'Irak, l'Afghanistan, les USA sauront-ils un jour que le plus fort n'est pas souvent gagnant ? Ce jour anniversaire du célèbre discours de Martin Luther King (ce "nègre dangereux qui mettait en péril l'Amérique tout entière"), on peut faire, nous aussi, un rêve : que l'on cesse de penser et d'agir la politique autrement que comme la manifestation de rapports de forces qui entrainent innocents et assassins dans la même fournaise dont ceux qui en sortent sont meurtris à jamais.

lundi 19 août 2013

Il y a pouvoir et pouvoir



Il n'est pas de politique sans pouvoir. On constate, partout, que le pouvoir s'exerce en usant de la violence. Max Weber (1864-1920), dans Le Savant et le Politique, un an avant sa mort, l'avait justifié ainsi : "Le pouvoir politique, c'est le monopole de la violence légitime".

La formule plus précise est : " l'État est une entreprise politique à caractère institutionnel lorsque, et tant que, sa direction administrative revendique avec succès, dans l'application des règlements, le monopole de la contrainte physique légitime". Le célèbre propos du sociologue allemand a été compris comme le droit, dont seul dispose l'État, de recourir à la violence.

On notera un glissement de sens : dans cette autre phrase, il n'est de pouvoir politique que dans l'État.
 
Ce monopole
de l'État résulte de ce que les sujets (comprendre assujettis et non personnes pensantes) reconnaissent que chaque État est seul à pouvoir exercer une violence sur son territoire de façon légitime, en s'appuyant sur les forces policières, militaires ou juridiques.

L'expression admise, violence légitime, fait donc référence au monopole dont disposerait l'État pour le maintien ou le rétablissement de l'ordre public. Reste à savoir de quel ordre public il s'agit ! La violence légitime peut se traduire par une limitation des libertés individuelles. Elle peut aussi dégénérer en un terrorisme d'État et, dans certains cas, prendre la forme extrême de génocide. Elle cesse, dès lors, d'être légitime même quand elle reste légale. Les lois de l'État français, sous Vichy, n'étaient pas légitimes. D'aucuns ont même douté qu'elles aient jamais été légales, l'État dirigé par Pétain s'étant nettement éloigné de la République...

Cette approche traditionnelle du concept de pouvoir, indissociable de la contrainte et pouvant aller jusqu'à la violence, fait l'impasse sur deux questions radicales autant que mal acceptées. La première se formule ainsi : l'État est-il et restera-t-il toujours indispensable à l'exercice du pouvoir politique ? La seconde interpelle notre compréhension de ce même pouvoir politique : est-il la domination des hommes ou bien est-il la possibilité de peser sur les faits, l'environnement et les événements ? Entre ces deux pouvoirs, (qu'on peut, pour faire court, ramener à maîtriser les autres, d'une part, ou à maîtriser les conditions de notre vie collective, d'autre part), y-a-t-il un lien obligé ? Sommes-nous, ad vitam aeternam, contraints de contraindre pour faire société. Plus encore : peut-on même parler de société, là où n'existeraient pas de contraintes physiques pouvant aller jusqu'au meurtre légal ?

Que nous ne sachions (et même que, jamais, les humains, au cours de leur histoire, n'aient su...) faire autrement que de régler les conflits inévitables, éventuellement utiles, qu'en recourant à la force armée a conduit à toutes les formes de guerre : tribales, féodales, frontalières, de croisade, de religion, internationales, de conquête et d'invasions, impériales, impérialistes, "mondiales", économiques, coloniales, indépendantistes, secrètes... ! Serait-ce le propre de l'homme que de se contenter de survivre entre deux affrontements sanglants ? À en juger par la permanence, la multiplicité, la sophistication et la capacité de destruction croissante des armes dont les peuples n'ont cessé de se servir, le pouvoir d'agir semble bien fonction de la puissance de détruire. Peut-on briser cet engrenage mortel sans entretenir la violence qu'on voudrait supprimer ?

Il n'est sans doute aucune pré-occupation plus intense pour un esprit libre. La philosophie achoppe devant cette guerre totale que l'homme se fait à lui-même depuis qu'il est apparu sur Terre. La tentation est grande, alors, de renoncer à résoudre cette aporie, cette contradiction insoluble : guerre et paix n'ont jamais pu que coexister et rechercher comment exercer le pouvoir d'être actif, influent et constructif mais sans tuer apparaît tout à fait vain. Chaque enfant, en grandissant, découvre, entend et constate que la destruction de l'homme par l'homme est quotidienne, parfois vantée et, en tout cas, inévitable ! Douloureux apprentissage pour les générations qui se succèdent et sont, parfois, tôt livrées à la boucherie et, si ce n'est plus le cas, actuellement, en Europe, c'est ailleurs que la terre s'ensanglante. Les tueries multiples éliminent autant de vies que les "grandes" guerres !

Quel pouvoir conquérir qui non seulement ne s'installerait pas dans la domination lente ou brutale, celle qui assassine avec ou sans lois, mais qui saurait perdurer, sans se contredire, et sans s'abandonner aux coups mauvais de sociétés évidemment rivales, installées et surarmées ? Il n'est guère de choix ! Ou l'on s'incline devant une réalité où le pouvoir dominant est celui des États au service des économies de profit, ou bien on fait le pari, à première vue impossible, de tenter de vivre en anarchie, celle qui n'est pas violente et qui s'organise non contre l'État mais sans État. Ce dilemme est notre lot : ou bien le découragement définitif ou bien la prétention folle de conserver une espérance au cœur de la nuit...

À côté du pouvoir illusoire des puissants qui agissent fortement mais à côté du réel, il faut essayer le pouvoir sur soi, la maîtrise de sa vie, sans volonté de pouvoir sur ses semblables, ses égaux et ses frères. C'est, d'ailleurs, le seul pouvoir des sans pouvoirs que nous sommes. Gageure ou défi, peu importe ! Il faut oser choisir ce qui ne peut se vivre encore mais ce qu'une analyse écologique sérieuse révèle comme déjà engagé. C'est la seule chance, à terme, de l'humanité si elle veut demeurer longtemps pérenne, avant que, nous dit-on, n'explose le soleil, d'ici à quelques milliards d'années...



lundi 12 août 2013

Nucléaire : l'argumentation indubitable.

C'en est fini des fausses évidences. 
Une approche nouvelle de la dissuasion nucléaire s'impose.
Les risques l'emportent sur toutes les "sécurités" éventuelles mises en avant.
Il est temps de commencer à  fournir l'argumentation simple mais indubitable pour clore le débat.



Sortons la France de son illogisme nucléaire.

1 - L'arme nucléaire est obsolète : la France n'a plus d'ennemis sur qui l'employer.

2 - L'arme nucléaire est inutile : de vraies puissances (telles l'Allemagne ou la Brésil) s'en passent.

3 - L'arme nucléaire est inadaptée : ce qui menace la France n'est plus un État mais le terrorisme.

4 - L'arme nucléaire est agressive : l'idée de frappe préventive contredit le concept de dissuasion !

5 - L'arme nucléaire est antieuropéenne : la défense des 26 États non dotés n'en a nul besoin.

6 - L'arme nucléaire est nationaliste : les pays proches concernés n'ont pas leur mot à dire !

7 - L'arme nucléaire est ridicule : tout l'hémisphère sud de la planète s'en passe.

8 - L'arme nucléaire est dérisoire : elle donne l'illusion de la puissance économique passée.

9 - L'arme nucléaire est contradictoire : conçue pour être inutilisée, elle est devenue inutilisable.

10 - L'arme nucléaire est ruineuse : elle coûte plus que ne peut se le permettre la France.


 Sortons la France de son addiction nucléaire

A - La probabilité d'un accident nucléaire majeur, en France, n'est qu'une question de temps.

B - Les 58 réacteurs nucléaires français produisent plus de déchets que nous n'en pouvons éliminer.

C - Le plutonium produit par les centrales françaises constitue une pollution dont on fait commerce !

D - Les 9 États dotés, dont la France, ne peuvent mettre le monde entier sous leur coupe !

E - Ce qui est interdit à l'Iran, (l'accès au nucléaire civil donc militaire), doit l'être à la France aussi.

F - L'indépendance économique et diplomatique de la France ne dépend plus des deux nucléaires.

G - Ce que peut l'Allemagne (renoncer aux deux nucléaires) la France le pourra, si elle le veut.

H - Fukushima-sur-Seine ou Tchernobyl-sur-Loire sont possibles, et donc à éviter à tous prix.

I - De quel droit la France peut-elle tenir le monde sous le feu de ses 96 missiles embarqués ?

J - Il faudra bien tourner la page de l'histoire nucléaire de la France : commençons tout de suite. 


vendredi 2 août 2013

Les dépenses et la défense !

En prévoyant de doter les armées de 179,2 milliards d'euros sur six ans -et 31,4 milliards annuels jusqu'en 2016 soit le même montant que le budget 2013- le Ministre des Armées se fait fort de maintenir les ambitions de la France, son dispositif de dissuasion nucléaire et son rang de deuxième puissance militaire de l'UE derrière la Grande-Bretagne. La Défense reste, avec l'Éducation, l'un des tout premiers postes de dépenses, l'État lui consacrant 11,3% de son budget .



Où est notre ennemi ?
Qui menace la France ?
De quoi, de qui, de quels dangers notre pays a-t-il à se prémunir ?
Quelles armes sont indispensables à la défense de notre territoire ?
Devons-nous intervenir là où la France n'est pas concernée ?
Si nous avons des intérêts vitaux hors de nos frontières, quels sont-ils ?
Est-ce seulement en diminuant le nombre de militaires qu'on allège les dépenses de nos armées ?
Quel risque exige qu'on puisse encore envisager de recourir à l'arme nucléaire ?
La présence d'ogives nucléaires sur le sol français ne menace-t-elle pas plus qu'elle ne protège ?
Que surveillent nos sous-marins nucléaires et sur qui sont braquées leurs ogives ?
La France est-elle autonome par rapport à l'OTAN ou est-elle devenue son exécutrice ?
La France défend-elle, de nos jours, sa population ou les intérêts de ses très grosses entreprises ?
La Françafrique a-t-elle disparu ou s'est-elle seulement transformée ?
Est-ce bien la démocratie que la France soutient au Mali ?
La sécurité de l'Europe dont nous sommes membres est-elle assurée par la force nucléaire française ?
L'entretien, le renouvellement de l'armement nucléaire ne constitue-t-ils pas une charge excessive ?  
La France doit-elle continuer à se vouloir une "grande puissance" ?

Ces questions de bases et bien d'autres sont à aborder dans un débat public clair, long et argumenté.
Dire sur quoi prélever pour que des économies substantielles soient effectuées nous concerne !
Pourquoi les citoyens n'ont-ils pas leur mot à dire sur ces problèmes de vie et de mort ?

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