mercredi 23 décembre 2015

Vérité au-delà des Pyrénées ?


« Vérité en deça des Pyrénées, erreur au-delà. » ( Blaise Pascal, Les Pensées )

Et vice-versa... Vérité au-delà des Pyrénées, erreur en deçà ?
La vérité politique est-elle devenue espagnole.
Elle nous prévient, en tout cas, qu'il faut en finir avec les bi-partismes.
Mais pas en y ajoutant la variante nationaliste qui ne change rien.
Le tripartisme à la française, surgi les 6 et 13 décembre, n'a pas brisé le bipartisme.

PSOE et PPP, en Espagne, ou PS et « Républicains-ex UMP, à quoi s'ajoute le FN en France :
c'était déjà comme ça, avant le 20 décembre 2015.
On pouvait, certes, multiplier les partis candidats, mais, à la fin...
c'était toujours la droite ou la fausse gauche qui gagnait.
Or, c'est ça, qui va mourir.

En Ibérie, la droite autoritaire, antisociale et corrompue est sans majorité parlementaire.
Elle n'a même plus l'appoint des nostalgiques franquistes.
Dans l'Hexagone, la fausse gauche, après quatre échecs successifs depuis 2012, est défaite.
Et le Front républicain (comprendre la confusion du PS et des Républicains) n'a aucun avenir.
Quant à tout miser sur les présidentielles et le rejet du FN, c'est un jeu très dangereux.

Comme à Lisbonne, une majorité parlementaire « de gauche » naîtra-t-elle aussi à Madrid ?
Ce qui s'est passé est neuf et bien trop complexe pour être totalement analysé aujourd'hui.
Il faut compter avec les Indignés de Podemos passés de 0 à 69 élus !
mais aussi avec la nouvelle et jeune droite de Ciadadanos passée de 0 à 40 élus.
Sans compter, parmi les 10 « petites » formations représentées1, les 6 qui regroupent 28 élus !

Le rapport des forces définitif apparaitra le 13 janvier 2016.
Ce qui permet l'apparition de nouvelles forces politique, c'est le mode de scrutin proportionnel,
Ce système électoral, le plus répandu en Europe, est récusé, par avance, en France.
Quand le thermomètre ne donne pas la température voulue, faut-il le casser ?
Bipartisme et scrutin majoritaire à un ou deux tours sont intimement liés.

Proportionnelle, non-cumul des mandats, revenu universel, audit de la dette, énergies vertes...
Rien de révolutionnaire dans ces revendications rejetées en bloc par les oligarques.
Podemos cherche moins la victoire électorale que le triomphe de ses idées.
Refuser de figer les électeurs en deux blocs : droite et gauche, et débattre : là est l'avenir.
D'au-delà des Pyrénées vient de souffler un vent fécond qui nous réchauffe.

Sortons de l'impuissance : sortons de l'électoralisme.
Faisons non pas « de la politique » mais faisons la politique.
L'élection n'engendre pas la démocratie mais l'accompagne et la suit après débat public.
La leçon nous vient du sud de l'Europe, de nouvelles générations.
Recevons-la avec plaisir et développons notre propre créativité : « nous pouvons », podemos.


1 - Résultats : Inscrits : 34 631 581 électeurs. Votants : 73,20%. Abstention 26,80%. Blancs : 0,75%. Nuls : 0,90%.
Parti populaire (PP) 28,72 % - 123 élus. Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) 22,01 % - 90 élus. Podemos et alliés 20,66 % - 69 élus. Ciudadanos (C's) 13,93 % - 40 élus. Esquerra Republicana de Catalunya-Catalunya Sí (es) (ERC-CAT SÍ) 2,39 % - 9 élus. Democràcia i Llibertat (ca) (DL) 2,25 % - 8 élus. Parti nationaliste basque (EAJ-PNV) 1,20 % - 6 élus. Unité populaire (UP) 3,67 % - 2 élus. Euskal Herria Bildu (EH Bildu) 0,87 % - 2 élus Coalition canarienne (CC) 0,33 % - 1élu.

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