dimanche 21 avril 2013

Toute violence est antireligieuse


Que nous soyons tous susceptibles de sombrer dans la violence, telle est la condition humaine, mais que des religions s'y résignent voire y incitent ou la recommandent, voilà qui est insupportable.

Sont en-dehors de toute  foi les hommes et les femmes qui, au nom de Dieu, veulent la mort d'autrui ou même la donnent, souvent avec jouissance et cruauté.

Je le pense également de ceux qui, sans vouloir la mort, mais sans en exclure le risque, se livrent à des brutalités sur les personnes de qui ne pensent comme eux.

C'est aujourd'hui le cas des catholiques qui, en France, se dressent contre le mariage pour tous avec des arguments et des méthodes d'interpellations qui défigurent le christianisme.

Le résultat le plus net de ces manifestations qui dépassent le simple traditionalisme et qui génèrent la haine (ce qui excite et ravit les tenants des idéaux intégristes !), c'est que le catholicisme se trouve associé à l'intolérance, à la droite la plus extrême, au conservatisme le plus éculé.

Bien entendu, les chrétiens ne sont pas les seuls à brandir des armes, à lancer des menaces ou à proférer des invectives pour faire obstacle à qui ne les suit pas. Partout dans le monde on rencontre ces fauteurs de troubles qui ne conçoivent d'autre paix que celle qui règne quand est imposé le silence à tous les infidèles, les athées, les "incroyants".

Le monde musulman  est empli de fanatiques qui sont prêts à égorger quiconque critique le prophète ! Parties des USA, des sectes protestantes partent à la conquête des âmes non sans disposer de moyens financiers gigantesques et ravagent les continents à coups de célébrations décervelantes. On trouve même dans le pays de Gandhi, des brutes qui assassinent et pourchassent notamment les musulmans.

Bref, "tuez les tous, Dieu reconnaitra les siens" n'aura pas été, seulement, le cri de haine des guerres de religion en France, avant Henri IV. C'est le mot d'ordre de tous ceux qui ont été formés et déformés par de mauvais génies qui appellent Dieu leur vérité et ne supportent pas la pensée libre.

Au reste, je connais des "libres penseurs" aussi fanatiques que des "croyants" et qui brandissent leur athéisme comme on brandit le Coran ou la Bible, sombrant, à leur tour, dans une vision doctrinaire de notre monde, ce qui conduit immanquablement à la violence.

Je constate donc que seuls les penseurs libres, qui ne sont pas nécessairement des libres penseurs, peuvent accéder à la recherche religieuse qui n'est pas faite de dogmes mais de quête modeste de la vérité. Dès que se trouve justifié ou prôné le recours à la violence, on s'écarte de cette quête, on se donne à des certitudes distribuées dans toutes les sortes de temples où l'on ne fait que reproduire, de siècle en siècle, des idées toutes faites, de fausses évidences, des certitudes révélées en chassant les doutes comme s'il s'agissait de fautes, voire de crimes !

Je m'éloigne de toute religion parce que je veux garder la liberté de me poser des questions religieuses. Ce que je vois des religions, toutes, me semble être un conditionnement des esprits, une aliénation collective qui interdisent la communication avec qui n'est dans l'univers clos de la secte ou de la communauté.

Quel gâchis, du reste, que d'avoir sali ce beau mot de communauté qui décrit une forme de vivre ensemble mais sûrement pas ensemble sans les autres ! 

Le test de la religion (qui relie sans lier) face aux religions (qui n'ont besoin que de "fidèles" comme le sont les compagnons d'un maître), c'est le renoncement à toute violence physique ou intellectuelle. Cela ne va guère avec ce que l'histoire nous aura appris de la société des hommes, sauf que la non-violence (un mot à transformer, à réinventer, comme le mot décroissance) est la seule voie qui soit disponible pour qui choisit la fraternité universelle, cette utopie chrétienne repoussée par les chrétiens eux-mêmes.

Il est temps, au XXIe siècle, d'essayer autre chose que les révélations religieuses qui rendent des peuples entiers convaincus qu'il n'est d'autres certitudes que celles que professent les doctes, les prêtres ou les popes, les imams, les rabbins ou les bonzes.

Jésus-Christ, le Juif, fut assassiné autant par la volonté des Juifs, (de la religion), que par celle des Romains (du pouvoir). Il avait commis le crime de prétendre que rien ne vaut que l'amour, seule définition possible de Dieu. Tout royaume de ce monde, tout temple devaient tenter d'éteindre cette voix qui annonçait un monde sans armée, sans État, et sans banque.

Toute violence est antireligieuse ou mieux : il n'est de religions possibles que celles qui ont renoncé absolument à toute violence et qui travaillent, de fait et en actes, à l'abolition de toutes les peines de mort qui s'abattent sur les peuples soumis aux maîtres du monde.



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