samedi 23 janvier 2016

Que répondre au terrorisme ?

Le terrorisme n'est pas une réalité seulement contemporaine.
Il a toujours accompagné les pouvoirs totalitaires.
C'est aussi l'un des outils de ceux qui sont prêts à tout pour conquérir le pouvoir.

Aujourd'hui le terrorisme des"fous de Dieu" nous posent des questions nouvelles.
Plutôt mourir en se suicidant plutôt que de ne pas réussir à tuer !
Peu importe qui l'on tue s'il vit dans une société qu'on condamne !

Bref ceux qui sèment la terreur changent notre rapport à la mort.
Elle peut surgir de partout ; on ne la voit pas venir ; elle est aveugle.
Nous ne lui connaissons pas de justification ; elle donnée par des fanatisés.

Changer notre mode de vie pour nous protéger serait déjà une victoire pour les tueurs.
Réussir à nous faire vivre dans la peur permet de nous manipuler.
Les militaires et policiers surarmés qui nous côtoient ne nous rassurent guère.

Et puis, il faut voir plus loin que notre territoire, même si cela nous choque.
Daech ou Al Qaïda tuent moins que nos drones et nos avions en Syrie ou ailleurs.
Chaque victime "collatérale" est mise au débit des États d'occident.

De nombreuses morts en Afghanistan, Irak, Syrie, Lybie, Mali nous sont imputées.
Se "mondialisent" les attentats en Tunisie, en Égypte, au Mali, au Burkina, en Asie aussi !
La fuite des réfugiés vers l'Europe trouve là, avec la misère, sa cause principale.

Nous n'éliminerons pas la violence par une guerre qui ne peut se gagner pas par les armes.
Il faut comprendre : pourquoi cette haine aveugle contre les démocraties ?
Pourquoi les assassins se sont-ils réchauffés dans le sein de la France ou de la Belgique ?

Oui la terreur permet de nous faire tout accepter y compris la limitation des libertés !
Nous ne pouvons vivre durablement, sainement, dans un État d'urgence !
La Constitution n'est pas faite pour justifier un régime d'exception même temporaire.

Le plan Vigie-pirate, né en 1991, renforcé en 1995, fut actualisé entre 2000 et 2006.
Ne sortirons-nous donc jamais de ces protections qui ne protègent plus ?
De nombreux pays ne vivent pas sous cette épée de Damoclès. Pourquoi nous ?

La "déchéance de nationalité" créerait deux types de Français : les bons et les suspects.
Il ne s'agit pas de chasser mais de punir les Français qui se retournent contre leur pays.
Mais la nationalité, une fois acquise, ne se perd jamais.

En 1944, les collaborateurs ont été déclarés indignes mais n'ont pas été déchus !
Ces jeunes intolérants, dangereux, pourquoi sont-ils perméables aux conditionnements,
Pourquoi sont-ils partis pour soutenir les Syriens et revenus pour se venger de nous ?

Oui, si les tueurs nous entrainent vers cette angoisse permanente, ils ont déjà gagné.
Quelle raison de vivre, pour nous, si nous vivons sous des menaces permanentes ?
Ne laissons pas détruire nos espoirs : La seule "guerre sainte" est celle que la fraternité.


lundi 18 janvier 2016

La laïcité n'est pas ce qu'on en dit.



Des affirmations pour relancer un débat qui ne peut avoir de fin

La laïcité n'est pas la liberté de religion.
C'est la liberté de conscience.

La laïcité n'est pas la neutralité.
C'est l'impartialité.

La laïcité n'est pas le respect de ce que pense autrui.
C'est le respect de celui qui pense ce que je ne pense pas.

La laïcité n'est pas la tolérance à l'égard des idées.
C'est la tolérance à l'égard des personnes.

La laïcité n'est pas « la libre pensée ».
C'est la pensée libre.

La laïcité n'est pas le rejet du religieux.
C'est le renoncement au cléricalisme.

La laïcité n'est pas la promotion du « laïque ».
C'est le pouvoir laissé au « laïc » et non au clerc.

La laïcité n'est pas un contre dogme.
C'est l'indifférence par rapport aux dogmes.

La laïcité n'est pas un élément de la devise républicaine.
C'est le contenu même de la fraternité mise en actes citoyens.

La laïcité n'est pas le désintérêt par rapport aux cultes.
C'est la garantie du libre exercice de tous les cultes.

La laïcité n'est pas que la liberté de choix d'une religion.
C'est la liberté de croire ou de ne pas croire et de changer, ou non, de religion.

La laïcité du XXI siècle n'est pas celle du siècle dernier.
Parmi les Français, l'Islam est devenu la seconde religion pratiquée.

La laïcité ne respecte pas que les religions du Livre : celles des Juifs, Musulmans et Chrétiens.
Les athées et les agnostiques sont à respecter et considérer autant que les croyants.

La laïcité de la République ne permet pas de privilégier une confession ou une autre.
Il ne saurait y avoir, en France, aucune religion d'État.

La laïcité n'est pas la juxtaposition silencieuse des religions.
Le dialogue interreligieux et le débat philosophique sont indispensables à la recherche de la vérité.

La laïcité n'est pas ce qui définit un domaine étranger au religieux.
La liberté de pensée et de s'exprimer, aujourd'hui, est cette laïcité qui permet le vivre ensemble.

La laïcité n'est pas la séparation de la société civile et de la société religieuse.
Il n'est qu'une seule société, plurielle, acceptant diverses composantes, religieuses ou non.

Il n'est pas une laïcité de l'école (apparue en 1882) et une laïcité de l'État (proclamée en 1905).
L'unique laïcité de toutes les institutions publiques institue l'égalité et l'unité de tous les citoyens.

La laïcité n'est pas ce qui distingue la sphère publique de la sphère privée.
Laïc, issu du latin laicus ou du grec laos (de « commun, peuple ») signifie hors du clergé.

La laïcité n'établit pas la distinction entre le spirituel et le temporel.
Le temporel est autre chose que le banal, le temps qui passe, ou le matériel, il est politique.

La laïcité ne peut être opposée au spirituel.
Le spirituel concerne ce qui relève de l'esprit, de l'élévation de la pensée avec ou sans foi religieuse.

La laïcité n'est pas incompatible avec l'Islam.
Averroès (1126-1198) affirmait déjà que la loi religieuse devait être soumise à l'examen de la raison.

La laïcité n'est pas islamophobe ou anti-islamique.
Ce qui n'interdit pas la critique de l'Islam, comme de toute religion ou philosophie.

La laïcité ne se définit pas seulement par rapport aux religions.
Socrate disant : « je ne sais qu'une seule chose, c'est que je ne sais rien » fut un agnostique laïque.

La laïcité n'est pas une idéologie parmi d'autres.
C'est un un principe de cohésion sociale dans toute société multiculturelle.

La laïcité n'est pas une conception strictement française de l'organisation des pouvoirs publics.
Bien que née en France et inspirée des Lumières elle est présente en nombre d'États démocratiques.

La laïcité n'interdit pas l'enseignement de l'histoire des religions.
Elle refuse, cependant, que ce soit pour favoriser quelque prosélytisme que ce soit.

La laïcité ne récuse pas l'héritage chrétien de l'Europe.
Elle refuse, aujourd'hui, qu'il soit fait des religions chrétiennes le fondement de l'européanité.

La laïcité n'est pas ce qui partage le sacré du profane.
Elle éloigne des sacralisations du sacré comme des profanations du profane.

La laïcité n'est pas l'interdiction du blasphème même si elle rejette l'insulte religieuse.
La condamnation pour blasphème a conduit souvent à des mises à mort, dont celle de Jésus !

La laïcité n'est viable qu'au sein d'une république démocratique.
Démocratie et laïcité sont deux termes identiques (Jean Jaurès, Castres, le 30 juillet 1904).

« Laïcité » n’existe pas en anglais et en allemand mais figure dans notre Constitution.
C'est la réponse la plus claire aux menaces de division du pays.

La laïcité n'est pas l'instrument politique contre le « communautarisme ».
C'est un vocable pour le commun, la commune, la communauté, l'en-commun..., la République.



Quelques documents à lire ou relire et à étudier :

La Charte de la laïcité à l'école

De Jean Baubérot :
La Laïcité falsifiée (La Découverte-poche, 2014)
et Les Sept Laïcités françaises (éd. la Maison des sciences de l'homme). 

De Henri Pena-Ruiz :
Le dictionnaire amoureux de la laïcité (Plon, 2014)

Sur Wikipedia :
Laïcité

La loi scolaires de Jules Ferry
Gratuité et laïcité à l'école

La loi sur les signes religieux dans les écoles, collèges et lycées publics
Loi du 15 mars 2004 sur le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse

La loi de séparation :
Loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l'État.

Le point de vue des protestants
Petite histoire de la laïcité (décembre 2005)

Le point de vue d'un Juif pourchassé : Spinoza
Laïcité et liberté - la ressource spinoziste (Pierre Hayat, Les cahiers rationalistes,août 2005)

Un point de vue historique
La laïcité, une approche historique (Christine Guimonnet, conférence, 2006)

Laïcité, démocratie et catholicisme
Laïcité et république. Le lien nécessaire, (Guy Coq, Éditions du Félin, 2003)

L'héritage chrétien de l'Europe
L'héritage chrétien de l'Europe. Retour sur une controverse historique» (René Rémond, 2004)

2016 : La laïcité, « un régime de cohabitation civilisée » ?
La laïcité au quotidien: Guide pratique (Régis Debray et Didier Leschi, 1er janvier 2016)






 



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