samedi 29 décembre 2012

Les trois outils de Satan

Satan n'existe pas en tant qu'ange déchu, courant entre les nuages, d'où nous foudroyer, et les volcans aux marmites de lave où plonger les damnés.

Par contre, Satan, ou tout autre diable, règne d'autant plus parmi les hommes que ceux-ci l'ont créé, l'ont installé sur les trônes des pouvoirs et lui ont confié leur vie. Jacques Brel le chantait et c'était bien plus qu'une chanson...

Un jour,
Un jour le diable vint sur Terre
Un jour le diable vint sur Terre
Pour surveiller ses intérêts
Il a tout vu le diable, il a tout entendu
Et après avoir tout vu
Et après avoir tout entendu
Il est retourné chez lui, là-bas.
Et là-bas, on avait fait un grand banquet
A la fin du banquet, il s´est levé le diable
Il a prononcé un discours :

Ça va
Il y a toujours un peu partout
Des feux illuminant la Terre
Ça va
Les hommes s´amusent comme des fous
Au dangereux jeu de la guerre
Ça va
Les trains déraillent avec fracas
Parce que des gars pleins d´idéal
Mettent des bombes sur les voies
Ça fait des morts originales
Ça fait des morts sans confession
Des confessions sans rémission
Ça va

Rien ne se vend mais tout s´achète
L´honneur et même la sainteté
Ça va
Les États se muent en cachette
En anonymes sociétés
Ça va
Les grands s´arrachent les dollars
Venus du pays des enfants
L´Europe répète l´Avare
Dans un décor de mil neuf cent
Ça fait des morts d´inanition
Et l´inanition des nations
Ça va

Les hommes, ils en ont tant vu
Que leurs yeux sont devenus gris

Ça va
Et l´on ne chante même plus
Dans toutes les rues de Paris
Ça va
On traite les braves de fous
Et les poètes de nigauds
Mais dans les journaux de partout
Tous les salauds ont leur photo
Ça fait mal aux honnêtes gens
Et rire les malhonnêtes gens
Ça va, ça va, ça va, ça va!



Les trois outils dont se sert en permanence, Satan ou le Diable, autrement dit l'homme faustien, quand il se pervertit jusqu'à transformer son semblable en objet, ce sont : l'or ou l'argent, l'épée et le sceptre. 

L'or, c'est le capital ; l'épée, ce sont les armées ; le sceptre, ce sont les pouvoirs

Le Christ, dont se sont réclamés, et se réclament encore des générations entières d'Occidentaux, avait prévenu ses frères, nous tous, selon les Évangiles, mais bien peu de ses disciples l'ont entendu.

Sur le capital, on peut lire : On ne peut servir deux maîtres, dieu et l'argent ; ou bien : Il est plus difficile à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu qu'à un chameau de passer par le chas d'une aiguille. (Ce qui signifie, selon moi, qu'avec ou sans Dieu, l'avoir, obtenu par l'argent, nous tient en total esclavage).

Sur les armées, on peut lire : Celui qui prend l'épée périra par l'épée ; ou bien : Je ne suis pas venu apporter la paix mais l'épée. (Ce qui signifie, selon moi, non pas que le non-violent écarte de lui la violence du dominateur, mais que c'est lui qui, contre toute attente, finit, à terme, par triompher de toute oppression).

Sur les pouvoirs : Rends à César ce qui appartient à César ; ou bien : Je (ici l'on fait parler Satan, le tentateur) te donnerai tous les royaumes du monde, si tu te prosternes devant moi pour m'adorer. (Ce qui signifie, selon moi, que le Royaume de Jésus n'est pas de ce monde, c'est-à-dire n'est pas celui de la richesse accumulée ni du pouvoir fondé sur la force des armes).

Le seul espoir, dès lors, pour nous, hommes de cette Terre, est dans la recherche et l'obtention d'une vie partagée par toute la communauté humaine, sans que nous devions notre pain quotidien, notre paix perpétuelle et notre fraternité universelle à la richesse pécuniaire, à la puissance de feu des milices et régiments, ni à l'autorité, sur tous, de quelques uns, chefs désignés ou élus.


 

Si cette utopie est inatteignable, la vie ne vaut d'être vécue. Il n'est de foi que celle qui affirme ce primat de l'espérance d'une vie aboutie sans autre richesse, d'autre force, et d'autre autorité que celles qui ne spolient aucun autre être humain. Ce n'est pas impensable, puisque déjà pensé ! Et si ce devait être impossible, il n'aurait pas valu la peine d'être né et d'être devenu conscient de cet échec fatal.

lundi 24 décembre 2012

Relisons Péguy. Misère n'est pas pauvreté !

De Jean Coste est un court roman de Charles Péguy des plus oubliés. Le poète y exprimait, en 55 pages, en 1902, sa haine de la misère et son amour de la pauvreté. D'aucuns diraient, aujourd'hui, autrement, que seule la pauvreté peut venir à bout de la misère ou qu'il n'est que la sobriété qui rende heureux. Si ces affirmations continuent de surprendre, voire de choquer, peut-être, à y regarder de plus près, n'y a-t-il, pour sept milliards d'humains, bientôt dix, aucune autre voie qui conduise à la paix sur notre planète.


À confondre misère et pauvreté, on condamne des peuples entiers à la misère.

Il est temps de "régénérer une bien vieille distinction entre la pauvreté et la misère : une distinction attribuée à saint Thomas, pour qui la pauvreté représentait le manque du superflu, alors que la misère signifiait le manque du nécessaire. C'est dans ce sens que, bien plus tard, Proudhon parlera de la pauvreté comme " la condition normale de l'homme en civilisation", que Péguy comparera la pauvreté comme un réduit, un asile sacré, permettant à celui qui s'y bornait de ne courir aucun risque de tomber dans la misère".
http://moinscplus.blogspot.fr/2012/05/misere-et-pauvrete.html

"On confond presque toujours la misère avec la pauvreté ; cette confusion vient de ce que la misère et la pauvreté sont voisines ; elles sont voisines sans doute, mais situées de part et d'autre d'une limite ; et cette limite est justement celle qui départage l'économie au regard de la morale ; cette limite économique est celle en deçà de qui la vie économique n'est pas assurée, au delà de qui la vie économique est assurée ; cette limite est celle où commence l'assurance de la vie économique".
http://fr.wikisource.org/wiki/Page:Peguy_oeuvres_completes_02.djvu/54 
  

"Le devoir d'arracher les misérables à la misère et le devoir de répartir également les biens ne sont pas du même ordre : le premier est un devoir d'urgence ; le deuxième est un devoir de convenance ; non seulement les trois termes de la devise républicaine, liberté, égalité, fraternité, ne sont pas sur le même plan, mais les deux derniers eux-mêmes, qui sont plus rapprochés entre eux qu'ils ne sont tous deux proches du premier, présentent plusieurs différences notables ; par la fraternité nous sommes tenus d'arracher à la misère nos frères les hommes ; c'est un devoir préalable ; au contraire le devoir d'égalité est un devoir beaucoup moins pressant ; autant il est passionnant, inquiétant de savoir qu'il y a encore des hommes dans la misère, autant il m'est égal de savoir si, hors de la misère, les hommes ont des morceaux plus ou moins grands de fortune ; je ne puis parvenir à ma passionner pour la question célèbre de savoir à qui reviendra, dans la cité future, les bouteilles de champagne, les chevaux rares, les châteaux de la vallée de la Loire ; j'espère qu'on s'arrangera toujours ; pourvu qu'il y ait vraiment une cité, c'est-à-dire pourvu qu'il n'y ait aucun homme qui soit banni de la cité, tenu en exil dans la misère économique, tenu dans l'exil économique, peu m'importe que tel ou tel ait telle ou telle situation ; de bien autres problèmes solliciteront sans doute l'attention des citoyens ; au contraire il suffit qu'un seul homme soit tenu sciemment, ou, ce qui revient au même, sciemment laissé dans la misère pour que le pacte civique tout entier soit nu ; aussi longtemps qu'il y a un homme dehors, la porte qui lui est fermée au nez ferme une cité d'injustice et de haine. 


On trouve aussi ce livre, en réédition : De Jean Coste, Charles Péguy, éd. Acte Sud Labor L'Aire, coll. Babel, 1993, p. 55.
 

samedi 22 décembre 2012

Le postulat

Le postulat est "un principe indémontrable, non évident par lui-même, mais qui paraît légitime, incontestable" lit-on dans le Grand Robert.

Le postulat qui s'impose en politique actuellement est le suivant : il n'y a plus d'argent pour payer les dépenses sociales. Il faut donc supporter une cure d'austérité jusqu'à ce que nous ayons rempli les caisses.

De cet a priori découlent plusieurs arguments tout aussi indiscutables :

Il faut augmenter les dépenses de gaz, eau, électricité, transports, logement, assurances..., parce que nous vivons au-dessus de nos moyens.

Il faut augmenter la compétitivité des entreprises qui sont écrasées par les charges, diminuer les salaires,  soutenir les banques en difficulté et envisager de prolonger encore l'âge d'entrée en retraite.

Il faut réduire le train de vie de l'État, privatiser tout ce qui peut l'être, et considérer comme des marchandises des ressources vitales telles que l'eau et bientôt -pourquoi non ?- l'air non pollué.

Le sport, la littérature, les spectacles, le tourisme, les obsèques, sont des activités d'entreprises qui doivent être rentables, c'est-à-dire produire plus de profits qu'elles ne génèrent de coûts.

La gratuité est un leurre. Le seul don qui vaille est le mécénat. L'argent est un produit qu'on peut accumuler sans limites et qui fournit la seule dynamique susceptible de déclencher l'activité humaine...

Ces évidences, qui auraient fait rire ou auraient scandalisé les générations antérieures qui croyaient encore au partage, voire au socialisme, sont rabâchées, répétées, assénées, et qui émet des doutes à ces sujets est devenu ringard, inculte et, pire, d'une naïveté dangereuse et irresponsable.

Or ce postulat est faux. De l'argent, il y en a. Il y en a même beaucoup plus qu'avant "la crise" ! On en produit, du reste, comme on produit du... blé ! Toujours plus. Et plus il y en a plus on en manque puisque l'argent n'est plus la mesure de la richesse réelle, concrète, physique mais une marchandise qui s'accumule non plus dans des coffres forts, sous la forme de barreaux d'or ou de platine, mais dans les mémoires des ordinateurs. L'argent ne s'écoule plus, il circule, et à des vitesses qui le rendent insaisissable.



Nos intelligences fonctionnent à partir d'une illusion admise : il faut d'autant moins dépenser d'argent qu'on en possède plus. Nous avons changé d'usage de la monnaie : elle n'a plus de valeur parce ce qu'elle permet d'acquérir un bien ; elle a d'autant plus de valeur qu'elle est conservée et peut être un marqueur de réussite sociale. Le capital s'est autonomisé par rapport aux activités humaines ; il a sa vie propre et il n'accompagne pas principalement les entreprises qui fournissent aux hommes les produits qu'ils se procurent pour vivre. Il s'étend, s'étale et choisit selon son intérêt ce qu'il veut faire !

L'énergie, la nourriture, les transports, l'habitat, les médicaments..., sont des nécessités qui doivent satisfaire plus que des besoins, plus que des profits : il faut qu'elles enrichissent des actionnaires qui n'agissent pas, qui n'actionnent rien, mais exigent toujours davantage. Le postulat reste le même : l'activité humaine ne vaut pas en elle-même ; elle vaut par ce qu'elle rapporte à ceux qui la finance.

L'économie n'est pas une science mais une activité de l'esprit qui, tel le sophisme, développe des idées et des idéologies à partir de ce postulat irrécusable : rien n'a de valeur que ce qui se paie. Sortir de cette machine à formater les esprits est une condition de notre survie en tant que civilisation.

Le débat est philosophique plus que politique puisque les politiques exposées fonctionnent toutes à l'intérieur d'un même modèle qui nie, peu ou prou, le don, la gratuité, le partage, la solidarité, la coopération, la sobriété, les limites, bref tout ce qui se refuse à servir le Veau d'or. Les droits de l'homme eux-mêmes ne sont plus que les droits de ceux qui ont rejeté le commun et sacralisent la propriété.

La guerre des pensées est engagée. Évitera-t-elle la guerre des corps ? Sur la pente où nous glissons, on peut en douter. Nous n'avons pourtant d'autre chemin à prendre que celui qui mène à une égalité véritable, dans une fraternité effective, en usant d'un liberté qui ne se privatise pas. Il est, deux-cent- vingt-trois ans après 1789, une révolution à refaire, qui rallume les Lumières, tout en évitant le recours inefficace à la violence. L'esprit seul peut vaincre. Ce n'est là ni un rêve ni une utopie : c'est la condition même de la viabilité d'un monde peuplé de bientôt dix millards de vivants.





dimanche 2 décembre 2012

La nationalisation n'est plus une étatisation

Sous les mots se cachent des pensées. Parfois, elles émergent. Nationalisation est un mot qui fait réagir Mme Parisot. Dans presque tous les médias, on le décrie mais on ne le décrit pas, car on y voit le socialisme voire le communisme dans ce qu'ils avaient de totalitaire, c'est-à-dire l'éradication de toute initiative privée dans la production ! On a beau en être très, très loin, tout se passe comme si Hollande, c'était Staline... C'est comique ou ridicule ! Ou plutôt révélateur : les conservateurs (de la richesse) se croyaient, à jamais, débarrassés de la puissance publique, et les nationalisations réalisées par De Gaulle ou Mitterrand devaient passer aux oubliettes, et voici que le mot, honni, exécré, ressurgit. "Shoking !" se fut exclamée Margaret Thatcher.  

Il est fâcheux de devoir revenir aux années 1930 pour comprendre l'actualité, encore que la crise de 1929 ne soit pas sans similitudes avec la mutation de société qu'on observe en ce notre début du XXIème siècle (la surproduction de l'entre deux guerres a laissé des traces dans le productivisme contemporain). On a tant et tant abusé des mots et détourné leur sens qu'il vaut mieux ce passage par le passé plutôt que d'errer dans les approximations.  

 

Pierre Sémard, dans une Confé­rence d’Information de la CGT, tenue le 31 mai 1939 à la mai­son de la Chi­mie, à Paris, affirmait: « La natio­na­li­sa­tion n’est pas, comme cer­tains le pensent ou le disent, l’étatisation, c’est-à-dire la ges­tion par l’État, mais une ges­tion réa­li­sée par les repré­sen­tants des grandes col­lec­ti­vi­tés, des usa­gers, du per­son­nel, et de l’État. » Et de pré­ciser : « une grande entre­prise est natio­na­li­sée lorsqu’elle n’est plus exploi­tée qu’en vue des besoins de la com­mu­nauté et qu’elle n’a d’autre but que de pro­cu­rer aux consom­ma­teurs le maxi­mum d’utilité et d’économie. Et enfin : « Nous décla­rons encore que l’État ne doit pas être à la fois pro­prié­taire et gestionnaire.      (Cité par Gilles Pichavant,  dans Le Fil rouge,  : http://www.ihscgt76.fr/?p=729).

 


La confusion entre l'État et la nation dans un pays qui a inventé l'État-nation n'a rien de surprenant. Ainsi, les fonctionnaires ne sont-ils pas des employés de "l'État français" (comme on disait sous Pétain) mais des serviteurs de la nation. Un enseignant n'est pas le transmetteur de la pensée dominante au pouvoir ; il est celui qui éveille à la pensée les jeunes, appelés bientôt à devenir des citoyens libres, exerçant leur esprit critique et leur libre arbitre dans un monde complexe et aride.

Il fallut Emmanuel Mounier, philosophe, fondateur de la revue Esprit, (une déjà vieille référence encore !) pour qu'on cesse de confondre personne et individu. La personne se sait (et se veut !) liée à tous ses semblables ; l'individu ne compte que sur lui-même pour se construire un destin. Le triomphe de l'idéologie libérale (car on a trop peu souligné que Nicolas Sarkozy remporta, en 2007, une victoire idéologique autant que politique) s'est accompagné de l'exaltation de l'individu, y compris quand, vedette, ou "people" ou magnat, il écrase de son image, de son opulence et de son pouvoir, l'immense majorité des autres humains. Réussir revient alors à dominer.


Les contradictions économiques qui conduisent aux échecs et aux tensions actuels conduisent à repenser le rapport du privé au public. Le capitalisme et le collectivisme ne sont pas Gog et Magog, symboles de la fin des temps. Ce sont des essais gigantesques, des œuvres humaines, qui ont tendu à tout ramener à l'économique, au détriment de la société, laquelle n'est pas constituée d'individus juxtaposés mais de personnes en relation. L'écrasement des faibles par les forts n'a rien d'inéluctable et a pour cause le seul savoir faire qui a (un peu) résisté au temps : la domination de l'homme par l'homme (devenue, disait Marx, l'exploitation de l'homme par l'homme). Ce concept n'est pas marxiste ; il a été mis en œuvre aussi bien aux USA qu'en URSS, et il est toujours bien visible dans l'ensemble des activités humaines.




Le temps est donc venu de clarifier des vocables dont on ne cesse de faire mauvais usage. Le mot nation est au premier rang parmi les confusions. La nation n'est pas l'État et l'Organisation des Nations Unies n'est guère que l'Organisation de 202 États, plus ou moins unis. La planète compte bien plus de nations, c'est-à-dire de populations ayant un vouloir vivre en commun, non les unes contre les autres nations (cela devient alors des nationalismes, souvent meurtriers) mais dans un contexte linguistique, culturel et donc politique, non généralisable. Les "nations sans territoire" telles les Roms, les Inuits, les Aborigènes, ont beaucoup à apprendre aux nations voulant étendre leur modèle de vie à la planète entière.

Mais revenons aux mots : public et privé ne sont contestables que si on les pense comme des domaines rivaux ! Le service public est un service rendu à tous auquel peut concourir l'initiative privée. Le grand débat porte sur le profit et la marchandisation quand l'intérêt général c'est-à-dire celui de chacun, s'efface derrière l'intérêt particulier, (personnel : non, mais individuel : oui !).



Et nous voici revenus à la nation : la nationalisation devrait être une constante de pensée, aussi éloignée de l'étatisation que de la privatisation. Coopératives, mutuelles, associations, ces organisations dont les gains ne peuvent qu'être partagés, non lucratives donc, demeurent dans les limbes et, selon qu'elles auront ou pas un avenir, les sociétés futures vivront ou non, dans un monde de moindre violence. 

Nationaliser, c'est remettre à ceux qui sont concernés le pouvoir de décision et d'action avec un élargissement permanent des compétences. Étant entendu qu'alors la nation ne vaut pas pour l'ensemble de la population d'un État, ce qui ne manquera pas de heurter les convictions de nombre de Français, formatés par l'État-nation depuis la révolution française et la bataille de Valmy mais, plus encore, depuis que la République s'est monarchisée avec De Gaulle et, davantage même, depuis ses successeurs ! En France comme ailleurs, cette nationalisation-responsabilisation qui n'est pas confiscatoire et unificatrice, mais un partage des biens communs entre les acteurs économiques, producteurs, distributeurs et consommateurs est à re-penser. Il ne s'agira pas de re-venir à ce qu'avaient exprimé, parfois très bien, nos prédécesseurs mais de dépasser des apports oubliés et de rendre enfin possible ce à quoi s'opposent les dirigeants économiques et politiques de ce siècle : la fin du capitalisme spoliateur).


On vient de perdre une belle occasion de démystifier le mot nationalisation ! Ce n'est ni une réponse à tout, ni une monstruosité ! C'est un outil qui peut permettre à la puissance publique d'empêcher une spoliation. Le gouvernement a donné l'espoir de son soutien aux employés d'Arcelor-Mittal angoissés pour leur avenir mais... la suite reste à écrire. La déception ne peut qu'être vive ! Une nationalisation (d'autant moins à confondre avec une étatisation qu'elle serait temporaire !) ne peut plus être considérée comme une manifestation de l'anticapitalisme... C'était, pour tous les citoyens, la démonstration qu'ils peuvent, en cas grave, être soutenus par l'État. C'est raté !



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