lundi 17 janvier 2011

Guérison miraculeuse ou inexpliquée ?

ô miracle !

Pour nombre de catholiques, tout est clair : Jean-Paul II a guéri une religieuse qui souffrait, comme lui, de la maladie de Parkinson. Il sera donc canonisé !

Imprudence scientifique et imprudence religieuse !

Si, chaque fois que se produisent, dans nos corps humains, des événements incompréhensibles, il fallait y donner des explications miraculeuses, nous serions, tôt ou tard, amenés à rectifier nos erreurs, au fur et à mesure que des informations médicales viendraient rendre clair ce qui était opaque, évident ce qui était douteux. Mais convenons qu'il est des situations où des malades, parfois gravement atteints, guérissent, subitement, et que nul ne sait pourquoi !

Si, et c'est beaucoup plus grave, la preuve de la toute puissance de Dieu est fournie par ces miraculeuses guérisons, il n'est plus besoin de foi, et quiconque doute encore est soit un sot, soit un homme rigide enfermé dans ses a priori. Autrement dit, un athée devient, objectivement un homme de "mauvaise foi". Seuls des insensés peuvent dire encore que le miracle et l'Auteur des miracles sont des illusions !

Toutes les religions du monde ne se donnent pas la main...

Je n'ai aucun temps à passer sur les maladies des "miraculés", compte tenu de mon ignorance et surtout parce que l'essentiel est ailleurs. Ces événements sont, trop souvent, l'occasion d'exubérances fanatiques, de manifestations hystériques, d'exploitations pitoyables des leurres ou des superstitions de personnes simples, de braves gens. Que l'Église laisse accroire que Dieu choisit parmi ses enfants, en laisse périr beaucoup et en sauve quelques uns, est impie !

Mais admettons encore que la liberté de chacun aille jusqu'à croire des fariboles ou conduise des adultes à fournir une explication sacrée à ce qu'ils ne se comprennent pas, fut-ce pour se rassurer ou éliminer leurs angoisses... Ce qui ne peut ni s'admettre ni se dire, c'est que toute zone de doute soit effacée ! Il est des présentations médiatiques qui relaient des propos de miraculés de telle façon que c'est l'auditeur, ou le téléspectateur, qui se trouvent quasi "obligés de croire" l'évidence du miracle, ne fut-ce que durant quelques minutes !

Je respecte la personne qui croit en son miracle. Je ne respecte pas du tout les hommes et les femmes cultivés qui sèment les fausses certitudes. Je dénonce, enfin, les chrétiens qui éliminent la foi en forçant les consciences, comme on force la serrure d'une demeure privée. La liberté de croire est au cœur de l'Évangile. De Lourdes à Fatima, du Padre Pio à Sœur Marie Simon-Pierre, je n'ai jamais vu, je ne vois encore, qu'une trahison du religieux.

Car le religieux est, de beaucoup, supérieur aux religions. Le religieux interroge chaque personne humaine depuis la plus haute antiquité. Il ne fournit pas les réponses. Il interpelle ceux qui se font une vérité du doute ou de la négation autant que ceux qui parient sur l'ineffaçabilité de la conscience. Les religions qui ferment la recherche en la déclarant aboutie sont négatrices du religieux. Préserver bien plus que la liberté de pensée ou la liberté de conscience : la liberté religieuse, exclut le recours au miracle. Qui tue le doute tue la foi.


Fragile est la lumière pour qui cherche la vérité.

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