dimanche 30 janvier 2011

"Sarkozy dégage" ?


Ceux qui nous gouvernent, qui n’ont pas voulu soutenir clairement les Tunisiens en lutte, qui ont bien tardivement rompu les liens avec le dictateur Ben Ali, qui étaient prêts à tout accepter de la part des prévaricateurs pour peu qu’ils fassent obstacle aux islamistes, seraient–ils aveugles et dangereux ? La prudence voudrait, alors, que, d’urgence, nous leur ôtions, notre confiance, sans attendre les prochaines élections.


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« Sarkozy dégage » ?


Les slogans « Ben Ali dégage » et « Moubarak dégage » ne voulaient pas dire seulement : que parte le chef, mais qu’on en finisse avec le système dont ces monarques étaient l’incarnation. Il a fallu, plusieurs dizaines d’années durant, la domination sans partage des puissants avant que l’insurrection de la pauvreté devienne irréversible et invincible. Une fois de plus, quand un peuple intervient dans l’histoire, on constate que c’est imprévisible et impossible à mater, car le désespoir l’emporte sur la peur, et la mobilisation est gigantesque. La leçon est une nouvelle fois donnée : la répression, si violente soit-elle, ne peut rien quand les citoyens sont, en majorité, dans la rue, déterminés et prêts à tout risquer, y compris leur vie. Est-ce ce qui a manqué lors des énormes manifestations, en France, contre la pseudo réforme des retraites ?


« Sarkozy dégage » ?


Les oligarques se défient du peuple. L’exemple que donnent les Tunisiens et les Égyptiens, qu’ils obtiennent ou pas satisfaction, c’est-à-dire qu’ils réussissent ou non à entrer dans une véritable démocratie, fait peur non seulement aux leaders des États arabes voisins, mais aussi aux politiciens des démocraties fictives, d’où sont données des leçons au monde entier, bien à tort ! Les faux opposants, en France, qui ne rompent que mollement avec le régime rigide et soumis aux riches, que le chef de l’État et son parti, l’UMP, animent, ont mal compris ce qui émerge en Afrique du Nord. Il y a un lien entre les peuples qui vivent autour de la Méditerranée. L’Union Pour la Méditerranée, l’UPM (et pas l’UMP) est soit l’alliance des profiteurs, sur les deux rives, soit tout autre chose que n’avait pas prévu le promoteur de l’UPM : l’alliance des petites gens qui n’en peuvent plus de faire les frais de politiques économiques injustes et brutales. Du Portugal à la Grèce, de l'Égypte à la Tunisie et, bientôt, de l'Italie, à l'Epagne et à la France.



« Sarkozy dégage » ?


Il faudra bien que cette question soit posée ! Si des peuples, longtemps victimes de dictatures impitoyables, parviennent à secouer le joug qui pesait sur eux, comment des peuples ayant, dit-on, une longue expérience de la démocratie, pourraient-ils supporter longtemps de n’avoir d’autre mot à dire que celui de dire « oui », en s’en remettant, par leurs votes, de loin en loin, à des élites élues, à des professionnels de la politique et de la finance ? Pour cette Europe qui a voulu occidentaliser le monde entier et qui a failli réussir à le dominer, siècle après siècle, le temps est venu de recevoir, à son tour, des leçons de démocratie. Et la première d’entre elles reste que le souverain, depuis les Philosophes des Lumières, c’est le peuple tout entier, pas seulement les forts, les riches et les savants, mais tous les citoyens à qui l’on n’a cessé de confisquer le pouvoir, leur pouvoir, celui de décider de leur propre sort. La réélection possible de Sarkozy, en 2012, ne serait pas seulement une catastrophe mais, au-delà de sa personne, l’installation d’une autocratie et d’une oligarchie étroitement associées, reportant, de nouveau, dans le temps, la possibilité de voir la France se sortir de cette caricature de démocratie dont nous nous sommes contentés depuis 1958.


« Sarkozy dégage » ?


Nicolas Sarkozy nous cache ce qui l’a porté, et le porte quotidiennement encore, au-devant de la scène politique. S’en débarrasser politiquement ne suffira pas. « Sarkozy dégage » ? sera une condition sans doute nécessaire mais nullement suffisante du changement dont la France a besoin. Nous aurons perdu plusieurs années à focaliser notre attention sur un personnage dont l’aura est chaque jour entretenue par des médias largement aux ordres. Nous aurons, pendant ce temps, souffert de cette fonction constitutionnelle de la Ve "République" qui met le Parlement aux ordres d’un Chef d’État plus puissant qu’un roi au pouvoir absolu ! Nous avons régressé en-deçà de la Révolution française, en tout cas en-deça de ce temps où toute monarchie constitutionnelle ou républicaine était condamnée.


« Sarkozy dégage » ?


Le retour de l'injure ("casse-toi, pauv' con"), si souvent entendue dans les cortèges de manifestants ne satisfait que ceux qui se contentent de crier leur dépit. Faire obstacle, vraiment, à une déchéance de la République exige davantage : la désobéissance civile concertée, motivée, appuyée sur le mouvement populaire qui se "manifeste" en cent lieux, en France et ailleurs.


jeudi 27 janvier 2011

La voie est-elle bouchée ?


Edgar Morin, à 89 ans, écrit un nouveau livre qui interpelle fortement. Il ose titrer La voie pour l'avenir de l'humanité ! Le socio-philosophe est trop avisé pour croire qu'il peut indiquer aux humains le bon chemin à prendre. Je veux plutôt croire que, sous ce titre, il y a comme un cri, celui d'un homme qui jette toutes ses forces intellectuelles, au soir de sa vie, pour nous mettre en garde contre un déficit de pensée politique.

Edgar Morin, interrogé, sur France-Inter, expose, en effet que ce ne sont ni les intellectuels ni l'intelligence qui font défaut mais la production d'idées neuves mordant sur la réalité du monde actuel. Il souligne que la précipitation des hommes politiques leur interdit tout à la fois d'élever leur niveau de culture à la hauteur des besoins et les bloque dans la recherche de solutions à court terme inscriptibles dans la durée de leur mandat.

Il souligne l'impuissance des meilleurs : Barack Obama, par exemple ,a été contraint de prendre des décisions dont il sait la nocivité, par exemple quand il nomme, à de hauts niveaux de responsabilités, ceux-là mêmes qui ont été à l'origine de la crise financière qui a déferlé sur les États-Unis et l'ensemble du monde occidental.

Il utilise, lui aussi, comme Hervé Kempf, comme Jacques Rancière, le mot d'oligarchie pour caractériser la fausse démocratie dans laquelle fonctionnent les sociétés occidentales, y compris quand les élections sont honnêtes et respectueuses du droit. Il n'y a, selon lui, qu'une apparence de démocratie quand le peuple se désintéresse de ce qui le concerne, soit par résignation soit par incapacité à formuler des alternatives.

Le jaillissement d'une volonté populaire, en Tunisie, fut-elle chargée d'illusions et de risques d'échecs, contient une charge d'espoir qui rénove l'idée même de la démocratie. Il ne s'agit pas, en effet, d'une forme juridique du pouvoir mais d'une énergie souveraine et le droit est, in fine, au service du peuple constituant, comme l'écrivait Toni Negri.

Le peuple a-t-il perdu le pouvoir demande Jacques Rancière, dans le numéro de février de Philosophie-Magazine. Je suppose qu'Edgar Morin y répondrait que le peuple perd le pouvoir quand il n'est plus le peuple. La manifestation du pouvoir du peuple n'est pas quotidienne s'il s'agit de relever les événements qui changent la société dans ses profondeurs. Simone Veil notait que ce sont les Cahiers de Doléance qui ont déterminé le contenu de la Révolution, en 1789. Elle ajoutait que les partis ne font qu'intervenir dans un cadre déjà tracé et, le plus souvent, pour y promouvoir les idées et les hommes qui ne peuvent défendre l'intérêt général qu'en parti, c'est-à-dire... en partie.

Ce qu'Edgar Morin apporte, peut-être, aujourd'hui, c'est la proposition de faire exercer le pouvoir par le peuple, désormais au quotidien. Comment cela ? En nous engageant, dit-il, dans une nouvelle voie : celle de la libération par la désintoxication vis à vis de la consommation, de la publicité, de la croissance des productions inutiles, de la pensée toute faite, etc.

Edgar Morin n'est pas un révolté ou un extrémiste. Il n'a plus l'âge de vouloir du neuf en tout et tout de suite. Il conduit vers l'entrée de chemins qu'il n'emprunte pas lui-même. J'en vois un où j'aimerais m'avancer : soyons a-capitalistes plutôt qu'anticapitalistes. S'opposer à ce qu'on refuse fait courir le risque d'être influencé par ce qu'on exècre. Vivre, autant que faire se peut, dans une vigilance pour échapper au conditionnement de la société du toujours plus : voilà, selon moi, ce qui doit être exploré d'urgence. L'idée n'est pas fraîche mais sa mise en œuvre, pas à pas, sans arrêt, peut l'être. Sortir du prêt à penser passe par là, sinon on se contentera d'exprimer des désaccords, ce qui n'est pas un engagement mais une simple protestation.

jeudi 20 janvier 2011

Les urnes ou la rue ? Non aux manipulations !



"On" nous dit...
Temps n°1. Un seul candidat possible, au PS : DSK. Le contester est ringard.
Temps n°2. La fille est plus dangereuse que le père : Marine Le Pen séduit les classes populaires. Conclusion : pour battre Sarkozy, il faudrait être plus libéral ou plus "sécuritariste" que lui.

Bref, seule une gauche de droite ou une droite brutale peut défaire l'actuel Président ! À moins que Sarkozy soit, au contraire, un rempart, un moindre mal, contre des socio-libéraux en contradiction avec eux-mêmes ou contre des fascistes voulant se déguiser en moutons.

De telles billevesées sont déversées sur nous, via les ondes de presque toutes les radios et de toutes les télés.Tout est suggéré. Rien n'est affirmé. Quelles potions, pas magiques du tout, veut-on nous faire boire ? La France est devenu le pays de toutes les manipulations. On y cherche les arguments qui "se vendent" le mieux, et nullement quelle politique est à promouvoir dans l'intérêt général.



Pendant ce temps, les Tunisiens font leur révolution, -le mot ne fait plus peur-. C'est dans leurs yeux et dans leur sourire qu'on découvre qu'il s'agit, quoi qu'il arrive à présent, d'un événement historique. La rue, écrit-on dans les gazettes, impose sa loi. Il y a peu, des ministres rappelaient que le pouvoir n'est pas dans la rue mais dans les urnes. On n'en est plus là ! Un changement s'amorce : quand le peuple parle fort, on doit l'entendre. La démocratie s'exprime, loin des palais, et les élus ne font plus la loi; ils n'auront qu'à la voter. Alors, la France va-t-elle suivre cette pente démocratique ou continuer à se crisper derrière les deux partis qui ont pris l'habitude de faire la pluie et le beau temps ?

La France officielle et la France médiatique nous fatiguent. Ce n'est pas la France réelle. Sans parler de la France publicitaire... Oui, nous sommes manipulés, conditionnés. Le lavage de cerveaux n'est plus celui du totalitarisme communiste; c'est celui du totalitarisme libéral. La juxtaposition, depuis quelques jours, d'informations qui, pour certaines, rappellent qu'à tout moment un peuple peut s'éveiller et modifier le cours de l'histoire, et qui, pour d'autres, persistent à délivrer des messages niais, faux, sans intérêts, chers payés, chargés de diriger nos comportements de consommateurs, a quelque chose de révoltant, mais aussi d'extravagant. Subir et accepter pareille manipulation fait honte et lève le cœur ! Où vivons-nous donc ?



Ce qui se passe en Tunisie sera férocement combattu par tous ceux qui "ne veulent pas de ça chez eux". Il n'empêche, même si ce n'était qu'un merveilleux coucher de soleil politique, ce qui se sera passé en Tunisie aura servi d'exemple et de révélateur à tous ces pays donneurs de leçons qui ont perdu jusqu'au souvenir de ce qu'est la démocratie véritable : l'affirmation de la volonté du peuple souverain. Mais sans doute, pareille affirmation doit-elle être rangée sur les étagères des musées républicains. Ce n'est, pour les détenteurs du pouvoir réel, celui de l'économie et des finances, qu'une formule creuse, vaguement rousseauiste, donc utopique...

France éveille toi ! Tu n'as plus rien du pays des droits de l'homme mais il reste, au fond de toi, des ressources inexplorées. Tu ne vas tout de même pas, lâchement, attendre que la révolution tunisienne s'effrite ! Dois-tu te contenter d'espérer qu'en 2012, on change de personnel au sommet de l'État ? Tu sais bien que ce qui n'aura pas changé avant, dans les esprits et les pratiques, ne changera pas dans les urnes. Ne confondons pas la fin et les moyens. Voter est à la fin du processus pas au début...



Vaincre la peur et la résignation : voila ce que le petit peuple de Tunisie aura tenté de nous recommander, sans même nous fournir la voie à suivre, sans rien enseigner. C'est à nous de tirer des leçons surgies de ce renouvellement d'un espoir.

Et, à mes yeux, ces leçons sont évidentes :
• Les gouvernements occidentaux savaient ce qu'était la dictature Ben Ali et non seulement ils nous l'ont cachée mais ils l'ont soutenue.
• Comme ceux qui, aux 20ème siècle, préféraient Hitler au Front populaire, les capitalistes de notre siècle préfèrent un régime policier aux islamistes; moyennant quoi, ils renforcent l'islamisme.
• La démocratie n'est pas dans les urnes, ni en Tunisie, ni en Côte d'Ivoire, ni en Haïti, ni en Hongrie, nulle part où l'on peut manipuler l'électorat par la peur ou le conditionnement médiatique, ni en France, donc.
• La rue, en politique, n'est pas la foule mais le peuple, quand il ne peut se faire entendre autrement qu'en sortant de la multiplicité des situations privées, et doit prendre possession de la place publique, pour faire son unité. Les manifestations qui ont eu lieu et auront lieu, en Europe, là où l'on confond rigueur et austérité, font partie de l'expression démocratique. Qui n'en tient pas compte sombrera.
• Nombre de responsables politiques français, de D.S.K à M.A.M, se sont déconsidérés. Eux et ceux qui les approuvent ne sauraient longtemps représenter la France.

Enfin, ce qui, en Tunisie, a surgi, c'est la possibilité, contre toute évidence, de voir encore jaillir du neuf, en dépit de la violence d'État ! En ce temps où la communication ne peut plus être confisquée par les seuls médias aux ordres, le monde entier va l'apprendre et l'on va s'en servir. Dans un monde asséché, une petite source a filtré. Nous ne pourrons plus jamais dire que, depuis 1989, nous sommes entrés dans un temps de fin de l'histoire, irréversiblement dominé par des Ben Ali. Reste à chasser d'innombrables Ben Ali... Vaste programme, mais qui n'est plus insensé !

veux 2011 en rouge

mardi 18 janvier 2011

Vous avez dit "les droits de l'homme" ?



Quels droits de l'homme en Françafrique ?

Plus circule l'information, plus se multiplient les travaux historiques, plus le temps passe avec la mort de ceux dont on ne cache plus les crimes, bref, plus s'ouvrent les archives, et plus il apparait que le pays des droits de l'homme n'est certainement pas la France !

Un livre nous apprend que, "pendant plus de quinze ans, de 1955 à 1971, la France a mené au Cameroun une guerre secrète. Une guerre coloniale, puis néo coloniale, qui a fait des dizaines de milliers de morts, peut-être davantage, une guerre totalement effacée des histoires officielles".


http://www.survie-paris.org/presentation-du-livre-kamerun.html

Kamerun ! Une guerre cachée aux origines de la Françafrique, 1948-1971
Manuel DOMERGUE, Jacob TATSITSA, Thomas DELTOMBE
éd. La Découverte, 6 janvier 2011, 25 €, 744 pages

Voir : http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article4257

Un documentaire, France-Afrique, l'argent-roi, sur France2, a révélé, il y a peu, d'autres crimes perpétrés par l'armée française. On y apprend les tares de ce système qui a promu et soutenu des régimes sanguinaires en Afrique noire. Du Gabon au Congo, en passant par l'Angola, on y découvre comment l'argent du pétrole issu des sous-sols de ces pays, a servi à déstabiliser des États, à tuer une partie de leurs populations et à financer les partis politiques de tous bords en France.


http://haalli-poular.over-blog.com/article-documentaire-france-afrique-2-2-l-argent-roi-63196852.html

Ce qui se passe en Cote d'Ivoire est tout aussi révélateur de la permanence de l'influence néocoloniale française et Laurent Gbagbo dispose encore de bombes diplomatiques lui permettant de monnayer sa sortie ou son retour, selon l'opportunité.



http://www.afrikinternews.com/afrik-actualites/163-editorial-laurent-gbagbo-et-la-francafrique.html?82b3d699f4b7292b0614db9dee235283=25281b8fc98bb9ac3682aeb4ad08c576

Et voici venu le temps des révélations tunisiennes... Le soutien aux dictateurs et autres chefs d'État fantoches quel que soit le prix humain à payer, par les milieux affairistes et politiciens français, aura sali notre pays. L'étonnant est que nous l'ayons si longtemps toléré ! Depuis De Gaulle, Messmer, Debré, puis, sous Mitterrand, ensuite de Chirac à Sarkozi, bref de RPR en UMP, on a exploité et dominé brutalement les peuples d'Afrique, sous nos yeux, mais nous avons porté ailleurs notre regard.

Nous avons ignoré par méconnaissance ou par oubli volontaire nos crimes d'État. Il nous pesait d'avoir perdu notre empire, nos colonies, notre puissance planétaire. La vérité se fait jour mais lentement, difficilement. Il est grand temps de laver notre honneur. Et cela ne se fera pas sans changer de génération, sans changer de personnel politique.

Nous pourrons, alors, reparler, sans gêne, de la France, pays des droits de l'homme.


lundi 17 janvier 2011

Guérison miraculeuse ou inexpliquée ?

ô miracle !

Pour nombre de catholiques, tout est clair : Jean-Paul II a guéri une religieuse qui souffrait, comme lui, de la maladie de Parkinson. Il sera donc canonisé !

Imprudence scientifique et imprudence religieuse !

Si, chaque fois que se produisent, dans nos corps humains, des événements incompréhensibles, il fallait y donner des explications miraculeuses, nous serions, tôt ou tard, amenés à rectifier nos erreurs, au fur et à mesure que des informations médicales viendraient rendre clair ce qui était opaque, évident ce qui était douteux. Mais convenons qu'il est des situations où des malades, parfois gravement atteints, guérissent, subitement, et que nul ne sait pourquoi !

Si, et c'est beaucoup plus grave, la preuve de la toute puissance de Dieu est fournie par ces miraculeuses guérisons, il n'est plus besoin de foi, et quiconque doute encore est soit un sot, soit un homme rigide enfermé dans ses a priori. Autrement dit, un athée devient, objectivement un homme de "mauvaise foi". Seuls des insensés peuvent dire encore que le miracle et l'Auteur des miracles sont des illusions !

Toutes les religions du monde ne se donnent pas la main...

Je n'ai aucun temps à passer sur les maladies des "miraculés", compte tenu de mon ignorance et surtout parce que l'essentiel est ailleurs. Ces événements sont, trop souvent, l'occasion d'exubérances fanatiques, de manifestations hystériques, d'exploitations pitoyables des leurres ou des superstitions de personnes simples, de braves gens. Que l'Église laisse accroire que Dieu choisit parmi ses enfants, en laisse périr beaucoup et en sauve quelques uns, est impie !

Mais admettons encore que la liberté de chacun aille jusqu'à croire des fariboles ou conduise des adultes à fournir une explication sacrée à ce qu'ils ne se comprennent pas, fut-ce pour se rassurer ou éliminer leurs angoisses... Ce qui ne peut ni s'admettre ni se dire, c'est que toute zone de doute soit effacée ! Il est des présentations médiatiques qui relaient des propos de miraculés de telle façon que c'est l'auditeur, ou le téléspectateur, qui se trouvent quasi "obligés de croire" l'évidence du miracle, ne fut-ce que durant quelques minutes !

Je respecte la personne qui croit en son miracle. Je ne respecte pas du tout les hommes et les femmes cultivés qui sèment les fausses certitudes. Je dénonce, enfin, les chrétiens qui éliminent la foi en forçant les consciences, comme on force la serrure d'une demeure privée. La liberté de croire est au cœur de l'Évangile. De Lourdes à Fatima, du Padre Pio à Sœur Marie Simon-Pierre, je n'ai jamais vu, je ne vois encore, qu'une trahison du religieux.

Car le religieux est, de beaucoup, supérieur aux religions. Le religieux interroge chaque personne humaine depuis la plus haute antiquité. Il ne fournit pas les réponses. Il interpelle ceux qui se font une vérité du doute ou de la négation autant que ceux qui parient sur l'ineffaçabilité de la conscience. Les religions qui ferment la recherche en la déclarant aboutie sont négatrices du religieux. Préserver bien plus que la liberté de pensée ou la liberté de conscience : la liberté religieuse, exclut le recours au miracle. Qui tue le doute tue la foi.


Fragile est la lumière pour qui cherche la vérité.

dimanche 16 janvier 2011

Ben Ali - DSK : même combat.

Tout est dit. Et par Dominique Strauss-Kahn lui-même.

La Tunisie de Ben Ali donne le bon exemple. Sa croissance est encourageante. Le FMI a confiance en la politique qui est suivie. Etc.

On trouve, dans la courte vidéo dont les références suivent, tous ces encouragements que Dominique Straus-Kahn avait cru pouvoir donner au dictateur, actuellement en fuite, il y a peu de temps.



Ouvrirons-nous les yeux, nous Français ? Pourrions-nous faire confiance à un candidat, prétendument socialiste, tenant de tels propos ? Qui s'est acoquiné, si visiblement, ne fut-ce que pour la forme, avec un personnage aussi trouble que Ben Ali, est déconsidéré.

http://www.europalestine.com/spip.php?article5778

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