mardi 26 mai 2009

Catholiques, fuyez le ridicule et l'infâme.

Ce que j'ai recueilli, tout jeune, du message évangélique m'autorise à dire que l'Église se trahit et trahit celui dont elle se réclame, de la façon la plus grave qui soit. Le ridicule de la vêture épiscopale en est une manifestation saisissante. Pire, la multiplication des crimes sexuels dans les milieux d'Église démontre une orientation de la pensée qui, poussée à l'extrême ou installée dans des esprits faibles, autorise l'infamie et la turpitude!

Les accoutrements soit disant religieux (qui ne sont pas le fait de la seule église catholique!) sont devenus d'un anachronisme hurlant. Mitres, chasubles et autres soutanes appartiennent à un monde qui n'existe plus.

Les mitres sont des hautes coiffures triangulaires de cérémonie portée par les prélats.

Se vêtir n'est pas seulement se distinguer, c'est apparaitre, aux yeux d'autrui, dans un rôle professionnel, sportif, civique ou autre. La dignité et l'autorité morale sont totalement absentes de ces déguisements qui devraient déclencher le fou rire chez tout être humain normalement constitué. Ceux qui tiennent à "la religion" s'en accommodent, au détriment du sentiment ou du questionnement religieux qui habitent à peu près chacun de nous.


La soutane n'a jamais été totalement abandonnée, notamment dans les milieux intégristes

Il était facile, jusqu'alors, d'imputer à l'athéisme militant la dénonciation de ces théatralisations qui loin de renvoyer à l'essentiel : le mystère de la vie et de la mort, semblent vouloir, au contraire, en détourner, sous les apparences des musiques convenues, des paroles lénifiantes et des oripeaux usés. La vérité est plus cruelle : les catholiques continuent de confondre leurs appels à l'universalité de la foi avec la diffusion d'une culture occidentalisée et philosophiquement discutable. Ils confondent une idéologie et l'Évangile. Ils se trahissent eux-mêmes et les conséquences de cette déviance pèsent lourd sur les épaules des hommes de ce temps et pas seulement les chrétiens...

Présent depuis longtemps, et en nombre de pays, ce qui était indicible, et donc dissimulé, est, à présent, révélé, dévoilé, exposé : des prêtres se sont livrés à des activités pédophiles, voire à des violences et tortures sur les personnes de ceux qui leur étaient confiés. "Scandale" (au sens évangélique du terme), scandale absolu! Faute contre l'esprit autant que contre les corps! "Celui qui accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c'est moi qu'il accueille. Et celui qui m'accueille ne m'accueille pas moi, mais Celui qui m'a envoyé." (Marc 9, 37) Et peut-être même : "Chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait" (Matthieu, 25,40)!

Il ne suffit pas de condamner et de demander pardon! Il faut encore comprendre pourquoi ce fut possible. Le discours sur le péché n'explique pas tout! Le crime n'est pas une juxtaposition de fautes individuelles! Que ce soit à Jersey ou en Irlande, en Australie ou aux États-Unis (pour ne parler que de ceux des lieux d'horreur que les médias ont assez récemment rendus publics), il s'est toujours agi de personnels d'institutions ou d'ecclesistiques revêtus des signes de l'autorité religieuse! Camouflés derrière leurs fonctions, quasiment incritiquables, enfermant leurs victimes dans le silence, ces criminels, fonctionnaires du sacré, se sont crus à l'abri de la justice des hommes et semblaient ne point trop craindre celle de Dieu!

Deux enseignements me semblent émerger de ces errances affreuses : la quête de la vérité, dans l'humilité et la prudence, a été abandonnée. L'universel catholique et sa dimension multiculturelle sont restés délimités par des docteurs de la Loi qui sévissent à la Curie romaine et siégent dans l'étroit Vatican. Le travail de ces chercheurs est devenu insincère. On a enfermé les catholiques dans une doctrine et la peur du mal, dans le culte du "péché originel" qui marquerait chacun d'une fragilité innée ouvrant la possibilité de succomber.


L'autorité cardinalice ne protège pas l'Église de graves déviances. Qui en tirera des enseignements?

Comme toujours, on est fasciné par ce qu'on craint le plus. Les plus faibles se tournent alors vers ce qu'ils dénoncent. La libido non acceptée comme une réalité du quotidien, la masturbation dénoncée comme une faute, le mariage souvent réduit à la légalisation de la procréation, l'orientation sexuelle sans alternative faisant de l'homosexualité une déviation condamnable et, surtout, l'absence de mesure dans le jugement d'autrui ont conduit à une moralisation intenable que des agents et procureurs de l'Église étaient les premiers à ne plus respecter! Le secret faisait le reste.

On parle désormais du christianisme comme d'une religion parmi d'autres. Le Pape n'est qu'une autorité politique et religieuse qui joue sa partition dans l'orchestre des Grands de ce monde. La spécificité chrétienne n'est plus. Demeurent toutes les caricatures et les infâmies qui permettent de déconsidérer de façon radicale une pensée qui a profondément marqué l'histoire humaine. Il ne date pas d'hier que ceux qui se réclamaient du Christ le crucifiaient au nom de la vérité qu'ils s'étaient appropriée. La nouveauté est qu'au moment où la non-violence, le refus de l'Argent-roi, la fraternité et l'égalité (sans réserves et sans limites) ont besoin d'être essayées sur une planète où l'espèce humaine s'est mise en péril, l'Église n'a plus de message dynamique et ses vieux pontifes n'ont que leur intelligence à exposer mais rien qui, au delà des discours pieux, ouvre une espérance tangible.


"Le Veau d'or est encore debout" et jamais son culte n'a été aussi universel!

Catholiques, fuyez le ridicule et l'infâme. Pensez votre foi avec les mots et les espoirs des Terriens du XXIe siècle, de chacun d'eux unique au monde. Abandonnez les idées toutes faites qui vous sont présentées comme éternelles et qui ne sont que des formes sépulcrales privées de la vie permanente de la quête de ce sens qui nous est indispensble pour être nous-mêmes. Ou alors, disparaissez et laissez les générations qui viennent trouver un chemin qui soit, pour elles, "la Voie, la Vérité et la Vie" (Jean 14,6).


1 commentaire:

  1. Le monde ne connaîtra le bonheur que le jour où l'on aura pendu le dernier soldat avec les tripes du dernier curé.

    RépondreSupprimer

Le 3 octobre 2013.
Et maintenant, exprimez-vous, si vous le voulez.
Jean-Pierre Dacheux

Archives du blog

Résistances et romanitude

Résistances et Changements

Recherche Google : rrom OR tsigane