La nation est aimable, passionnément, quand elle épouse le peuple. Quand elle en divorce, elle devient une marâtre pour ses enfants.
Passer de la nation qui rassemble à la nation qui exclut, c'est passer de l'amour à la haine, de l'union des natifs à la fureur des nationalistes.
Le passage d'une conception de la nation à l'autre se fait à l'occasion d'un viol. Quand un événement brutal, tel une guerre, éteint toute passion et tout amour et ne laisse subsister que le désir de domination. La violence alors s'installe et abolit toute fraternité.
Aujourd'hui, au Parlement, a été, une nouvelle fois, votée une loi restrictive qui fait obstacle à l'immigration et la rend coupable de générer la délinquance. Sous la rhétorique des discours et des textes, il y a le retour du nationalisme, celui qui tend à enfermer la France dans un superbe isolement, un enfermement qui l'étouffe, la limite et la menace en son être.
Je tiens pour nulle et non advenue toute loi qui est faite pour contrôler le peuple et non l'entendre. Et je ne parle pas de n'importe quel peuple. Je parle du souverain. Je parle de ce peuple dont la Constitution du 24 juin 1793, votée et jamais appliquée, affirmait, en son article 35 : Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.
La nation, celle de Valmy, est la nation qui embrase le pays et fait de la patrie une idole enflammée à laquelle un culte doit être rendu sous peine de mort. La mythologie rapporte que Phalaris (~570-~554), tyran d'Agrigente ("la plus belle des cités mortelles » sur la côte méridionale de la Sicile, selon Pindare), faisait rôtir ses victimes dans les flancs d'un immense taureau d'airain. La cruauté est indissociable du pouvoir.
Le peuple n'est pas la foule. Il baigne dans sa conscience. Il n'a pas une pensée; il en a mille. Son unité n'est pas unicité. Il est complexe. Il est divers. Il est rebelle à toute unification. Il ne se voit pas de près. À distance, il est harmonie. Qui le veut diriger le détruit. Comme Phényx, mis en cendres, il renaît encore. Il est la vie même d'un orchestre sans chef. La vie des hommes est plurielle. Chacun y tient une partition.
La France n'est pas un bric à brac de mythes et de symboles. Les défilés s'additionnent, au fil des ans, entre la République et la Nation. Entre les deux places, il y a la Bastille, qui n'est plus une forteresse mais un génie, brillant au sommet d'une colonne... Le peuple est en marche mais ne défile pas seulement, il veut créer, par son génie, l'avenir de la démocratie. Du moins le croyons-nous en son sein, et si nous ne le croyions plus, nous entrerions dans le néant des dictatures, féroces ou anesthésiantes, ce qui est tout un...
Passer de la nation qui rassemble à la nation qui exclut, c'est passer de l'amour à la haine, de l'union des natifs à la fureur des nationalistes.
Le passage d'une conception de la nation à l'autre se fait à l'occasion d'un viol. Quand un événement brutal, tel une guerre, éteint toute passion et tout amour et ne laisse subsister que le désir de domination. La violence alors s'installe et abolit toute fraternité.
Aujourd'hui, au Parlement, a été, une nouvelle fois, votée une loi restrictive qui fait obstacle à l'immigration et la rend coupable de générer la délinquance. Sous la rhétorique des discours et des textes, il y a le retour du nationalisme, celui qui tend à enfermer la France dans un superbe isolement, un enfermement qui l'étouffe, la limite et la menace en son être.
Je tiens pour nulle et non advenue toute loi qui est faite pour contrôler le peuple et non l'entendre. Et je ne parle pas de n'importe quel peuple. Je parle du souverain. Je parle de ce peuple dont la Constitution du 24 juin 1793, votée et jamais appliquée, affirmait, en son article 35 : Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.
La nation, celle de Valmy, est la nation qui embrase le pays et fait de la patrie une idole enflammée à laquelle un culte doit être rendu sous peine de mort. La mythologie rapporte que Phalaris (~570-~554), tyran d'Agrigente ("la plus belle des cités mortelles » sur la côte méridionale de la Sicile, selon Pindare), faisait rôtir ses victimes dans les flancs d'un immense taureau d'airain. La cruauté est indissociable du pouvoir.
Le peuple n'est pas la foule. Il baigne dans sa conscience. Il n'a pas une pensée; il en a mille. Son unité n'est pas unicité. Il est complexe. Il est divers. Il est rebelle à toute unification. Il ne se voit pas de près. À distance, il est harmonie. Qui le veut diriger le détruit. Comme Phényx, mis en cendres, il renaît encore. Il est la vie même d'un orchestre sans chef. La vie des hommes est plurielle. Chacun y tient une partition.
La France n'est pas un bric à brac de mythes et de symboles. Les défilés s'additionnent, au fil des ans, entre la République et la Nation. Entre les deux places, il y a la Bastille, qui n'est plus une forteresse mais un génie, brillant au sommet d'une colonne... Le peuple est en marche mais ne défile pas seulement, il veut créer, par son génie, l'avenir de la démocratie. Du moins le croyons-nous en son sein, et si nous ne le croyions plus, nous entrerions dans le néant des dictatures, féroces ou anesthésiantes, ce qui est tout un...
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Le 3 octobre 2013.
Et maintenant, exprimez-vous, si vous le voulez.
Jean-Pierre Dacheux