lundi 24 octobre 2011

Libre, libéral, libertarien, libertaire...

Les qualificatifs qui sont issus du beau nom de liberté, révèlent bien tous les usages et mésusages qu'on aura fait du concept !

Est libre celui qui échappe à la domination d'autrui et qui dispose du pouvoir sur sa propre vie. Ceci dit, tout n'est pas dit !

Est libéral celui qui tolère. Y compris l'inacceptable... Libéral s'oppose à autocrate, mais aussi à la justice rigoureuse. Bref, selon que vous êtes anglo-saxon ou français, celui qui s'affirme libéral est à gauche (avec les petits) ou à droite (avec les riches). Laisser vivre, sans contrainte, est une valeur. Laisser tout faire est un crime.


Est libertarien le dogmatique qui ne veut jamais qu'une organisation s'oppose à l'initiative économique. Il pense que l'autorégulation est toujours plus efficace que la loi. Il est volontiers libéral sur le plan des mœurs mais il est surtout rebelle à toute action de l'État qui réduirait l'action individuelle des citoyens. C'est intenable !

Est libertaire celui qui est adepte du self-government et qui fonde la civilité sur la culture.



Ces quatre adjectifs rendent compte de la difficulté qu'il y a à vivre dans la liberté. Par le passé, on se contentait de dire que la liberté de chacun s'arrête là où commence la liberté d'autrui. Est ainsi libre celui qui dispose de tous les moyens intellectuels et vertueux pour ne jamais nuire !

Le "monde libre" aura été un leurre qui n'exista que par opposition aux régimes totalitaires. Il ne s'en suivit pas que les les démocraties, distinctes des démocraties "populaires", se soient montées plus respectueuses de la liberté humaine.

En 2011, il est des mots usés. Libéral, qui dit une chose et son contraire, est un vocable plus ambigu que tout autre. Libertarien, qui appartient au vocabulaire économiste antiétatiste, n'a pas d'utilisation accessible au commun des citoyens. Libertaire appartient au discours anarchiste et ne souffre que d'un défaut : il suppose que chaque humain soit éduqué. Libre est bref et riche mais n'est pas à l'abri de confusions dès que le mot ne s'applique qu'à une partie de l'humanité.

En définitive, rien n'est meilleur et plus dangereux que la liberté. Seule elle se trahit. La liberté sans solidarité est un égoïsme violent. La liberté sans égalité est un objectif limité aux privilégiés. La liberté sans fraternité n'a pas même d'existence !

Le libertaire essaie d'être libre sans empêcher les autres de l'être. C'est la moins mauvaise approche de la liberté, à une condition, (que tous les anarchistes n'avaient pas comprise, par le passé) : toute violence faite à autrui, fut-ce pour son bien, est liberticide.

Il va sans dire qu'une telle conception des relations humaines va à l'encontre de ce qui est enseigné et pratiqué, notamment dans les lieux d'éducation. Pour autant, cela n'a pas pour effet de rendre inappropriée la liberté que soutient le libertaire. "D'abord, ne pas nuire" est une devise qui respecte toutes les libertés.

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1 commentaire:

  1. La solidarité que vous attendez de votre nation requiert pour aboutir l'usage de la violence physique de l'état qui veut imposer la cohésion nationale. Etrange vision de la liberté. je suis d'accord avec vous cependant sur la dérive du sens des mots français pris en otage par les médias et politiques réactionnaires qui refusent toute forme de libéralisme jugé sauvage et prédateur. Madame Touraine a d'ailleurs confirmé que la liberté des professionnels libéraux allait leur être confisquée et qu’il fallait désormais parler de professions encadrées.

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Le 3 octobre 2013.
Et maintenant, exprimez-vous, si vous le voulez.
Jean-Pierre Dacheux

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