samedi 29 juillet 2017

Sur le revenu universel


 « Sans revenu, point de citoyen ». Thomas Paine.

Thomas Paine (1737-1809)1, est considéré comme le premier penseur du revenu de base, en 1795. En réalité, Thomas More (1478-1535)2 s'était exprimé, à ce propos, bien avant lui, dès 1516, dans un texte de l'Utopie : « de la prospérité sociale ».
À en croire la couverture du dernier Charlie Hebdo : « Les feignasses ont leur candidat », le revenu universel3 serait, en 2017, un encouragement à la paresse ! La caricature, l'humour et la satire ne permettent pas tout et la question aurait pu être moins agressivement posée : est-ce qu'un revenu pour tous, sans conditions, mettrait la dynamique sociale en panne ? 
  
L'opposition entre Hamon et Valls, sur ce sujet, aura été éclairante. L'un, Valls, conserve, in fine, le slogan 2007 de Sarkozy : « il faut travailler plus pour gagner plus ». Celui qui se disait « le candidat de la fiche de paye » mélange, ainsi, le travail et l'emploi et ne conçoit pas qu'on dispose de revenus suffisants sans qu'ils soient liés à cet emploi. L'autre, Hamon, est convaincu que le travail rémunéré, l'emploi, continuera tendanciellement à régresser. La croissance des biens et services est déjà en recul. Il faut se préparer à vivre en un tout autre monde où chaque humain devrait pouvoir disposer de quoi vivre, puisqu'il est né sur notre commune planète et que les richesses, si elles sont mieux partagées suffisent à satisfaire les besoins. 
 
La conservation et l'innovation s'affrontent donc. Le « réalisme » conservateur serait de ne rien changer au mode de production si ce n'est pour augmenter les profits des seuls créateurs d'emploi : les entreprises privées et publiques. L'« utopie » innovatrice consiste à travailler à la recherche de ce neuf qui n'a pas encore totalement surgi mais qui s'annonce irréversiblement et dont on voit déjà s'approcher les signes. En bref, c'est le contenu et le temps du travail qui font questions pour les hommes et femmes politiques. C'est, pour ceux qui ont la culture du travail (dans les syndicats et les partis de la gauche traditionnelle), un redoutable défi : apparemment, soutenir les travailleurs tout en admettant la régression du travail salarié, est contradictoire. Pourtant, il n'y a pas, sur Terre, que des employés et des chômeurs ! Non seulement parce que l'emploi à temps de plus en plus partiel s'est développé considérablement, non seulement parce que l'on produit toujours davantage avec de moins en moins moins d'heures « travaillées », mais parce que l'emploi de nos temps de vie peut être libéré afin de nous permettre de participer à des activités sociales, culturelles, de loisirs, sportives, intellectuelles, associatives, artistiques, etc..., de plus en plus nombreuses en notre société, de nos jours.
   
Les politiciens de la droite et de la fausse gauche exploitent la réticence des citoyens formatés depuis leur enfance et qui ne peuvent comprendre qu'on puisse « être payé sans travailler ». Il ne vient à l'esprit de presque personne que l'on travaille sans cesse et sans être payé : dans une famille, les tâches de ménage, de soin des enfants, d'entretien du logis, de bricolage, de jardinage, de soutien des parents ou voisins âgés ou handicapés, de recueil et d'utilisation des informations utiles, toutes ces occupations nécessaires à la vie ne sont pas payées ! Et encore, c'est sans prendre en compte l'activité scolaire des enfants, des adolescents et des jeunes qui, de fait, travaillent pour acquérir les compétences indispensables à l'autonomie de celui ou de celle qui devient adulte. On peut, par conséquent, constater que si bien des tâches sont effectuées par des robots, il reste à travailler hors des entreprises, sans être payé, pour que soit simplement possible la vie en commun dans nos logements, nos quartiers, nos communes et tous les organismes qui ne perdurent que grâce au bénévolat. Les robots allègent le travail humain ou le remplacent. Les taxer quand ils privent les hommes d'emploi ne serait que justice : les employeurs y gagneraient encore et les moyens de financer le revenu universel s'en trouveraient largement abondés. 
  
La marchandisation tend à se généraliser, mais on peut y résister. On ne peut tirer profit de tout et en dépit de la toute puissance publicitaire, nos vies, fort heureusement, ne seront jamais tout entières placées sous la domination du capital financier. Pour savoir si fournir un revenu à chacun est possible et souhaitable, il suffit de vérifier si on peut le payer avec les revenus prélevés sur tout ce qui rapporte des profits substantiels, voire excessifs. C'est un calcul mathématique relativement simple si l'on y associe une réforme fiscale sérieuse. Mais il y a plus : dans toute société qui peut accueillir et nourrir ses enfants, il importe de prévoir de quoi « donner à vivre » et ce de la naissance jusqu'à la mort. On le sait depuis l'antiquité. C'est un présupposé philosophique, constamment combattu par les possédants, mais qui trouve, aujourd'hui, une acceptabilité beaucoup plus grande. 
  
S'engager dans cette voie pour les 18-25 ans qui ont besoin de fonds pour payer leurs études, leur logement à distance de leurs parents, leur recherche d'emploi, comme le prévoit Benoit Hamon, est un début, mais on ne pourra s'en tenir là. Partout ou l'essai du versement de individuel et universel est testé (comme en Finlande actuellement), il faut en mesurer la réussite et les échecs. Il ne peut évidemment s'agir d'une mesure limitée à la seule France. L'économie ne peut dominer nos choix politiques à jamais !
Cette entrée en campagne présidentielle réveille les citoyens qui veulent devenir vraiment maîtres de leur vie, utopie ou pas, car, pire que toute utopies est ce pseudo réalisme qui consiste à affirmer, faussement, que le pouvoir appartient pour toujours aux riches et qu'on n'y peut rien changer.




Il échappa de peu à la guillotine et fut sauvé par l'ambassadeur des États-Unis.


Il échappa de peu à la guillotine et fut sauvé par l'ambassadeur des États-Unis.


À sa mort, en 1809, dans une petite ferme de New Rochelle, dans l’État de New York, Thomas Paine était pauvre et méprisé !


Son maître livre sur « Les Droits de l’Homme », réédité chez Belin en 1987, est consultable sur Gallica 1ère Partie et 2ème Partie.


Lire sa biographie et son éloge dans : http://www.revenudebase.info/2016/03/02/lire-paine-gauche/


2 - Voir la traduction du latin du texte de Thomas More dans l'hebdomadaire « le 1 », n°139, du 25-01-2017, page 3.


3 Appelé aussi, (entre autres, car les études sur ce concept ancien se multiplient à présent) : «  revenu de base », « revenu inconditionnel », « revenu inconditionnel suffisant », « revenu d'existence », « revenu minimum d'existence », « revenu social », « revenu social garanti », « allocation universelle », « revenu de vie », « revenu de citoyenneté », « revenu citoyen », « dotation inconditionnelle d'autonomie »ou « dividende universel ».


Voir la note bien faite : https://fr.wikipedia.org/wiki/Revenu_de_base



À sa mort, en 1809, dans une petite ferme de New Rochelle, dans l’État de New York, Thomas Paine était pauvre et méprisé !


Son maître livre sur « Les Droits de l’Homme », réédité chez Belin en 1987, est consultable sur Gallica 1ère Partie et 2ème Partie.


Lire sa biographie et son éloge dans : http://www.revenudebase.info/2016/03/02/lire-paine-gauche/


2 - Voir la traduction du latin du texte de Thomas More dans l'hebdomadaire « le 1 », n°139, du 25-01-2017, page 3.


3 Appelé aussi, (entre autres, car les études sur ce concept ancien se multiplient à présent) : «  revenu de base », « revenu inconditionnel », « revenu inconditionnel suffisant », « revenu d'existence », « revenu minimum d'existence », « revenu social », « revenu social garanti », « allocation universelle », « revenu de vie », « revenu de citoyenneté », « revenu citoyen », « dotation inconditionnelle d'autonomie »ou « dividende universel ».


Voir la note bien faite : https://fr.wikipedia.org/wiki/Revenu_de_base

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Le 3 octobre 2013.
Et maintenant, exprimez-vous, si vous le voulez.
Jean-Pierre Dacheux

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