Régis Debray expose que les frontières nous sont aussi indispensables que le sac de peau où loge notre corps, un sac poreux...
Je veux bien le suivre s'il s'agit de constater que chacun a besoin, ne fut-ce que pour dormir et s'asseoir, d'un espace de vie dont nul ne puisse vous interdire l'accès ! Il est donc, autour de chaque vivant, une zone où le respect s'impose. C'est vrai pour chaque personne. Est-ce vrai pour chaque peuple ?
Une frontière opaque se nomme un mur. Au Mexique, en Palestine, et ailleurs encore, on rend la frontière imperméable et qui la transperce peut en mourir. Ce qui ne peut être franchi, même avec l'accord d'autrui, de l'étranger, est la marque de la dictature.
Le propos de Régis Debray est paradoxal et provocateur car il vise non à sacraliser les frontières mais à y ouvrir des portes. L'hospitalité suppose l'accueil et donc l'ouverture du lieu où l'on reçoit celui qui ne sait où aller. Autrement dit, les frontières sont des limites de protection au sein desquelles le protégé est autant celui qui se présente à la frontière que celui qui vit à l'intérieur de cette frontière.
Les citoyens du monde, qui luttent pour que cesse la dictature des États, peuvent-ils se retrouver dans cette nouvelle visite du concept de frontière ? Je le pense, mais à certaines conditions. Ce qui, dans les frontières était insupportable, c'est qu'elles interdisaient d'entrer dans un monde clos à moins d'obtenir le visa, le sauf conduit, dont les dirigeants du pays étaient seuls à pouvoir formuler l'autorisation. Traverser une frontière sans avoir besoin de montrer patte blanche est, au contraire, le signe que nous vivons dans un même monde. Par exemple, si la Belgique commence ici, nul ne m'interdira à moi, l'Espagnol ou l'Italien, de rouler vers Bruxelles.
Le territoire d'une ville ne se confond pas avec le territoire d'une autre, mais aucun péage, aucune taxe ne sont exigés à l'entrée de Paris, Grenoble, Milan ou Rome... Dans les communes plus petites peuvent exister des "patriotismes de quartier" mais nul ne saurait être personna non grata dans ces quartiers, sauf à commettre un délit.
La frontière est une balise, un repère, ce n'est plus cette séparation qu'imposent et surveillent des douaniers ou des policiers. La guerre est le produit de deux erreurs majeures et inverses : le repli sur des frontières qu'on veut défendre les armes à la main ou la négation des frontières cernant l'espace où des voisins ont construit leurs cités et plus encore leurs modes de vie. La fermeture et la conquête, le nationalisme et la domination, rendent la paix fragile puis intenable.
La propriété du sol, impartageable, comme l'appropriation du sol, par la force, débouchent sur la même tragique conséquence : l'élimination de ceux qui n'ont pas, ou qui n'ont plus, de terre à travailler, à parcourir, à visiter. Une frontière qui se ferme est une frontière qu'on peut contester. Une frontière qui s'affiche est une frontière qui annonce la diversité humaine et le plaisir de la découvrir.
Les États ne sont pas des nations. Les nations sont beaucoup plus nombreuses que les États. Les frontières étatiques ne suppriment pas les frontières culturelles. Les ethnies ne sont pas des races mais des nations sans État ; elles sont la richesse du monde. Elles méritent le respect ; elles invitent à la découverte ; elles sont plus profondément enracinées que les États qui leur sont le plus souvent postérieurs.
Nier les frontières, c'est donc, tout à la fois du totalitarisme et une nécessité ! Car il y a frontières et frontières. L'unicité du monde, le mondialisme, ou la mondialisation d'une planète sans frontières, mènent à la dictature généralisée. L'universalité, au contraire est l'acceptation de la pluralité qui a des frontières, physiques ou pas, qui ne juxtaposent pas les territoires mais les mettent en communication. De l'interpénétration des cultures, de leurs confrontations sans haine peuvent jaillir de nouvelles cultures, de nouvelles langues, de nouvelles histoires alors qu'aujourd'hui c'est la compression des peuples qui fait disparaitre leur diversités et leurs apports à l'humanité.
Je veux bien le suivre s'il s'agit de constater que chacun a besoin, ne fut-ce que pour dormir et s'asseoir, d'un espace de vie dont nul ne puisse vous interdire l'accès ! Il est donc, autour de chaque vivant, une zone où le respect s'impose. C'est vrai pour chaque personne. Est-ce vrai pour chaque peuple ?
Une frontière opaque se nomme un mur. Au Mexique, en Palestine, et ailleurs encore, on rend la frontière imperméable et qui la transperce peut en mourir. Ce qui ne peut être franchi, même avec l'accord d'autrui, de l'étranger, est la marque de la dictature.
Le propos de Régis Debray est paradoxal et provocateur car il vise non à sacraliser les frontières mais à y ouvrir des portes. L'hospitalité suppose l'accueil et donc l'ouverture du lieu où l'on reçoit celui qui ne sait où aller. Autrement dit, les frontières sont des limites de protection au sein desquelles le protégé est autant celui qui se présente à la frontière que celui qui vit à l'intérieur de cette frontière.
Les citoyens du monde, qui luttent pour que cesse la dictature des États, peuvent-ils se retrouver dans cette nouvelle visite du concept de frontière ? Je le pense, mais à certaines conditions. Ce qui, dans les frontières était insupportable, c'est qu'elles interdisaient d'entrer dans un monde clos à moins d'obtenir le visa, le sauf conduit, dont les dirigeants du pays étaient seuls à pouvoir formuler l'autorisation. Traverser une frontière sans avoir besoin de montrer patte blanche est, au contraire, le signe que nous vivons dans un même monde. Par exemple, si la Belgique commence ici, nul ne m'interdira à moi, l'Espagnol ou l'Italien, de rouler vers Bruxelles.
Le territoire d'une ville ne se confond pas avec le territoire d'une autre, mais aucun péage, aucune taxe ne sont exigés à l'entrée de Paris, Grenoble, Milan ou Rome... Dans les communes plus petites peuvent exister des "patriotismes de quartier" mais nul ne saurait être personna non grata dans ces quartiers, sauf à commettre un délit.
La frontière est une balise, un repère, ce n'est plus cette séparation qu'imposent et surveillent des douaniers ou des policiers. La guerre est le produit de deux erreurs majeures et inverses : le repli sur des frontières qu'on veut défendre les armes à la main ou la négation des frontières cernant l'espace où des voisins ont construit leurs cités et plus encore leurs modes de vie. La fermeture et la conquête, le nationalisme et la domination, rendent la paix fragile puis intenable.
La propriété du sol, impartageable, comme l'appropriation du sol, par la force, débouchent sur la même tragique conséquence : l'élimination de ceux qui n'ont pas, ou qui n'ont plus, de terre à travailler, à parcourir, à visiter. Une frontière qui se ferme est une frontière qu'on peut contester. Une frontière qui s'affiche est une frontière qui annonce la diversité humaine et le plaisir de la découvrir.
Les États ne sont pas des nations. Les nations sont beaucoup plus nombreuses que les États. Les frontières étatiques ne suppriment pas les frontières culturelles. Les ethnies ne sont pas des races mais des nations sans État ; elles sont la richesse du monde. Elles méritent le respect ; elles invitent à la découverte ; elles sont plus profondément enracinées que les États qui leur sont le plus souvent postérieurs.
Nier les frontières, c'est donc, tout à la fois du totalitarisme et une nécessité ! Car il y a frontières et frontières. L'unicité du monde, le mondialisme, ou la mondialisation d'une planète sans frontières, mènent à la dictature généralisée. L'universalité, au contraire est l'acceptation de la pluralité qui a des frontières, physiques ou pas, qui ne juxtaposent pas les territoires mais les mettent en communication. De l'interpénétration des cultures, de leurs confrontations sans haine peuvent jaillir de nouvelles cultures, de nouvelles langues, de nouvelles histoires alors qu'aujourd'hui c'est la compression des peuples qui fait disparaitre leur diversités et leurs apports à l'humanité.
Dérisoires barbelés qui tombent avant d'avoir rouillé...
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Le 3 octobre 2013.
Et maintenant, exprimez-vous, si vous le voulez.
Jean-Pierre Dacheux