jeudi 20 janvier 2011

Les urnes ou la rue ? Non aux manipulations !



"On" nous dit...
Temps n°1. Un seul candidat possible, au PS : DSK. Le contester est ringard.
Temps n°2. La fille est plus dangereuse que le père : Marine Le Pen séduit les classes populaires. Conclusion : pour battre Sarkozy, il faudrait être plus libéral ou plus "sécuritariste" que lui.

Bref, seule une gauche de droite ou une droite brutale peut défaire l'actuel Président ! À moins que Sarkozy soit, au contraire, un rempart, un moindre mal, contre des socio-libéraux en contradiction avec eux-mêmes ou contre des fascistes voulant se déguiser en moutons.

De telles billevesées sont déversées sur nous, via les ondes de presque toutes les radios et de toutes les télés.Tout est suggéré. Rien n'est affirmé. Quelles potions, pas magiques du tout, veut-on nous faire boire ? La France est devenu le pays de toutes les manipulations. On y cherche les arguments qui "se vendent" le mieux, et nullement quelle politique est à promouvoir dans l'intérêt général.



Pendant ce temps, les Tunisiens font leur révolution, -le mot ne fait plus peur-. C'est dans leurs yeux et dans leur sourire qu'on découvre qu'il s'agit, quoi qu'il arrive à présent, d'un événement historique. La rue, écrit-on dans les gazettes, impose sa loi. Il y a peu, des ministres rappelaient que le pouvoir n'est pas dans la rue mais dans les urnes. On n'en est plus là ! Un changement s'amorce : quand le peuple parle fort, on doit l'entendre. La démocratie s'exprime, loin des palais, et les élus ne font plus la loi; ils n'auront qu'à la voter. Alors, la France va-t-elle suivre cette pente démocratique ou continuer à se crisper derrière les deux partis qui ont pris l'habitude de faire la pluie et le beau temps ?

La France officielle et la France médiatique nous fatiguent. Ce n'est pas la France réelle. Sans parler de la France publicitaire... Oui, nous sommes manipulés, conditionnés. Le lavage de cerveaux n'est plus celui du totalitarisme communiste; c'est celui du totalitarisme libéral. La juxtaposition, depuis quelques jours, d'informations qui, pour certaines, rappellent qu'à tout moment un peuple peut s'éveiller et modifier le cours de l'histoire, et qui, pour d'autres, persistent à délivrer des messages niais, faux, sans intérêts, chers payés, chargés de diriger nos comportements de consommateurs, a quelque chose de révoltant, mais aussi d'extravagant. Subir et accepter pareille manipulation fait honte et lève le cœur ! Où vivons-nous donc ?



Ce qui se passe en Tunisie sera férocement combattu par tous ceux qui "ne veulent pas de ça chez eux". Il n'empêche, même si ce n'était qu'un merveilleux coucher de soleil politique, ce qui se sera passé en Tunisie aura servi d'exemple et de révélateur à tous ces pays donneurs de leçons qui ont perdu jusqu'au souvenir de ce qu'est la démocratie véritable : l'affirmation de la volonté du peuple souverain. Mais sans doute, pareille affirmation doit-elle être rangée sur les étagères des musées républicains. Ce n'est, pour les détenteurs du pouvoir réel, celui de l'économie et des finances, qu'une formule creuse, vaguement rousseauiste, donc utopique...

France éveille toi ! Tu n'as plus rien du pays des droits de l'homme mais il reste, au fond de toi, des ressources inexplorées. Tu ne vas tout de même pas, lâchement, attendre que la révolution tunisienne s'effrite ! Dois-tu te contenter d'espérer qu'en 2012, on change de personnel au sommet de l'État ? Tu sais bien que ce qui n'aura pas changé avant, dans les esprits et les pratiques, ne changera pas dans les urnes. Ne confondons pas la fin et les moyens. Voter est à la fin du processus pas au début...



Vaincre la peur et la résignation : voila ce que le petit peuple de Tunisie aura tenté de nous recommander, sans même nous fournir la voie à suivre, sans rien enseigner. C'est à nous de tirer des leçons surgies de ce renouvellement d'un espoir.

Et, à mes yeux, ces leçons sont évidentes :
• Les gouvernements occidentaux savaient ce qu'était la dictature Ben Ali et non seulement ils nous l'ont cachée mais ils l'ont soutenue.
• Comme ceux qui, aux 20ème siècle, préféraient Hitler au Front populaire, les capitalistes de notre siècle préfèrent un régime policier aux islamistes; moyennant quoi, ils renforcent l'islamisme.
• La démocratie n'est pas dans les urnes, ni en Tunisie, ni en Côte d'Ivoire, ni en Haïti, ni en Hongrie, nulle part où l'on peut manipuler l'électorat par la peur ou le conditionnement médiatique, ni en France, donc.
• La rue, en politique, n'est pas la foule mais le peuple, quand il ne peut se faire entendre autrement qu'en sortant de la multiplicité des situations privées, et doit prendre possession de la place publique, pour faire son unité. Les manifestations qui ont eu lieu et auront lieu, en Europe, là où l'on confond rigueur et austérité, font partie de l'expression démocratique. Qui n'en tient pas compte sombrera.
• Nombre de responsables politiques français, de D.S.K à M.A.M, se sont déconsidérés. Eux et ceux qui les approuvent ne sauraient longtemps représenter la France.

Enfin, ce qui, en Tunisie, a surgi, c'est la possibilité, contre toute évidence, de voir encore jaillir du neuf, en dépit de la violence d'État ! En ce temps où la communication ne peut plus être confisquée par les seuls médias aux ordres, le monde entier va l'apprendre et l'on va s'en servir. Dans un monde asséché, une petite source a filtré. Nous ne pourrons plus jamais dire que, depuis 1989, nous sommes entrés dans un temps de fin de l'histoire, irréversiblement dominé par des Ben Ali. Reste à chasser d'innombrables Ben Ali... Vaste programme, mais qui n'est plus insensé !

veux 2011 en rouge

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Le 3 octobre 2013.
Et maintenant, exprimez-vous, si vous le voulez.
Jean-Pierre Dacheux

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