mardi 24 mai 2011

La France machiste ou l'absolu de la honte.

L'indignité est devenue banale. On ne sait encore, aujourd'hui, si Dominique Strauss-Kahn est coupable d'un crime abominable, même si, sur lui, se sont accumulées des accusations et des éléments de preuve, convergents, que la justice américaine a pris très au sérieux. La présomption d'innocence est, à juste titre, mise en avant. La présumée victime est, elle, un peu moins bien soignée ! On en est déjà à rechercher, dans son passé guinéen, ce qui pourrait la rendre suspecte de contribution à une machination, à moins qu'on ne cherche comment payer son silence en satisfaisant les besoins matériels de sa famille vivant dans l'extrême pauvreté !

Je considère comme essentiel de contribuer à éviter que l'accusée devienne la coupable, ou ce qui n'est pas moins grave, qu'on puisse changer la nature de la défense en la faisant glisser, sans vergogne, de la non-culpabilité affichée à l'aveu d'une simple partouze à laquelle se serait librement prêtée la jeune employée de l'hôtel.

Je décide donc de donner à connaître, ci-dessous, deux initiatives qui combattent ces "compagnons de la honte" qui tolèrent, voire excusent, l'intolérable ? L'une est celle de féministes qui ont publié un Appel, et l'autre est celle de Claude Ribbe qui crée un Comité de soutien à Nafissatou Diallo.


SIGNEZ L'APPEL !


Sexisme : ils se lâchent, les femmes trinquent

Depuis une semaine, nous sommes abasourdies par le déferlement quotidien de propos misogynes tenus par des personnalités publiques, largement relayés sur nos écrans, postes de radios, lieux de travail comme sur les réseaux sociaux. Nous avons eu droit à un florilège de remarques sexistes, du « il n’y a pas mort d’homme » au « troussage de domestique » en passant par « c’est un tort d’aimer les femmes ? » ou les commentaires établissant un lien entre l’apparence physique des femmes, leur tenue vestimentaire et le comportement des hommes qu’elles croisent.

Nous sommes en colère, révoltées et révoltés, indignées et indignés.

Nous ne savons pas ce qui s’est passé à New York samedi dernier mais nous savons ce qui se passe en France depuis une semaine. Nous assistons à une fulgurante remontée à la surface de réflexes sexistes et réactionnaires, si prompts à surgir chez une partie des élites françaises.

Ces propos illustrent l’impunité qui règne dans notre pays quant à l’expression publique d’un sexisme décomplexé. Autant de tolérance ne serait acceptée dans nul autre cas de discrimination.

Ces propos tendent à minimiser la gravité du viol, tendent à en faire une situation aux frontières floues, plus ou moins acceptable, une sorte de dérapage. Ils envoient un message simple aux victimes présentes et futures : « ne portez pas plainte ». Nous le rappelons : le viol et la tentative de viol sont des crimes.

Ces propos prouvent à quel point la réalité des violences faites aux femmes est méconnue. De la part d’élites qui prétendent diriger notre société, c’est particulièrement inquiétant. 75 000 femmes sont violées chaque année dans notre pays, de toutes catégories sociales, de tous âges. Leur seul point commun est d’être des femmes. Le seul point commun des agresseurs, c’est d’être des hommes.

Enfin, ces propos font apparaître une confusion intolérable entre liberté sexuelle et violence faite aux femmes. Les actes violents, viol, tentative de viol, harcèlement sont la marque d’une volonté de domination des hommes sur le corps des femmes. Faire ce parallèle est dangereux et malhonnête : ils ouvrent la voie aux partisans d’un retour à l’ordre moral qui freine l’émancipation des femmes et des hommes.

Les personnalités publiques qui véhiculent des stéréotypes qu’on croyait d’un autre siècle insultent toutes les femmes ainsi que toutes celles et ceux qui tiennent à la dignité humaine et luttent au quotidien pour faire avancer l’égalité femmes – hommes.



Claude Ribbe

Comité de soutien à Nafissatou Diallo

Le Français Dominique Strauss-Kahn, président du Fonds monétaire international, riche, puissant, célèbre, boursouflé d’arrogance et de vanité, est accusé d’avoir violé une femme de chambre, une immigrée africaine musulmane sans histoires travaillant dur à New York.

Parce que l’ambitieux Dominique Strauss-Kahn - autoproclamé futur président de la République française - se dit de gauche, parce qu’il était le favori du parti socialiste français à l’élection de 2012, une partie de la classe dirigeante française, sous le choc, s’est empressée de nier les faits, révélant ainsi son racisme, son sexisme, son islamophobie et son mépris total pour les plus humbles.

Au nom de la présomption d’innocence, l’accusé est devenu victime et la victime présumée a été immédiatement désignée par les médiocres «élites», expertes en désinformation, qui occupent le terrain médiatique en France comme coupable d’avoir participé à un prétendu «complot». Le viol est devenu un «troussage de domestique».

Il a été minimisé parce qu’il n’y avait « pas mort d’homme ». On a plaint l’agresseur présumé pour sa «fragilité». Enfin, la mise en accusation du violeur présumé a même été présentée comme une «nouvelle affaire Dreyfus».

Les témoins de moralité de Dominique Strauss-Kahn sont les mêmes que ceux qui apportaient naguère leur soutien aux racistes Georges Frèche et Pascal Sevran. Pourtant Dominique Strauss-Kahn, que ses amis présentent comme un «séducteur», n’a certainement jamais séduit que des proies faciles.

Il est plutôt connu pour n’être qu’un obsédé sexuel notoire et avoir harcelé maintes et maintes femmes, y compris à Sarcelles, avec un certain goût pour la «diversité».

Cette attitude misérable, qui rappelle plus volontiers Pervers Pépère que Don Juan, donne une image déplorable de la France, dont Strauss-Kahn ambitionnait d’être le représentant suprême.

Pour exprimer ma condamnation du racisme, du sexisme et de l’islamophobie, pour montrer qu’au pays des droits de l’homme, il ne suffit pas d’être milliardaire et de se dire de gauche pour avoir toujours raison et être au-dessus des lois, pour protester contre l'impunité systématique dont bénéficient en France ceux qui s'en prennent à des Africains ou à des Afro-descendants, je rejoins le comité de soutien à Nafissatou Diallo, dite "Ophélia", victime présumée de Dominique Strauss-Kahn, accusé de viol et de séquestration.

http://www.claude-ribbe.com/dotclear/


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Le 3 octobre 2013.
Et maintenant, exprimez-vous, si vous le voulez.
Jean-Pierre Dacheux

Archives du blog

Résistances et romanitude

Résistances et Changements

Recherche Google : rrom OR tsigane