Les informations du jour,
fournies sur internet, en cette journée commémorative annuelle,
portent souvent sur les violences et discriminations faites aux
Rroms. Elles disent peu de chose sur la culture et de la place de ce
peuple en Europe. Loin de n'être que la Journée internationale des
Rroms, ce 8 avril 2014 devient, alors, la journée mondiale de
défense des droits des Rroms.
Selon Amnesty
International :
« Les États
européens ne font pas barrage à la discrimination, à
l'intimidation et aux violences envers les Roms, et parfois même les
favorisent », déclare Amnesty International1
à l'occasion de cette Journée
internationale des Roms, le 8 avril 2014.
Le rapport d'Amnesty
International, intitulé "We
ask for justice": Europe's failure to protect Roma from racist
violence, insiste sur les actes de violence et de harcèlement
infligés aux Roms par des représentants de l'État et de simples
citoyens en République tchèque, en France et en Grèce, illustrant
les préoccupa
tions de l'organisation dans toute l'Europe.
Selon Les Enfants du
Canal :
L'enquête réalisée par
l'association Les
Enfants du Canal qui est rendue publique, ce 8 avril, , révèle
que les Roms veulent travailler. Est-ce bien une révélation ?
Selon les résultats, sur les 119 personnes interrogées et vivant
dans sept bidonvilles d'Ile-de-France (Bobigny, Champs-sur-Marne,
Ivry, Grigny, Paris et Saint-Denis), 95 % des Roms souhaitent
occuper un emploi salarié et 82 % souhaitent s'installer
définitivement en France2.
Lancé en novembre dernier par l'association Les
Enfants du Canal, le
programme Romcivic,
qui permet à 24 jeunes Roms, pour la plupart vivant dans des
campements en Ile-de-France, d'effectuer un service civique, a été
présenté le 18 février dernier, à Paris, en présence de trois
ministres ( Cécile Duflot , Marie-Arlette Carlotti et Valérie
Fourneyron, depuis sorties du gouvernement ).
Selon la Ligue des
droits de l'Homme (LDH) et l'European Roma Rights Center
(ERRC) :
Près de 3 000 Roms ont
été évacués de force, en France, au premier trimestre 2014, un
chiffre comparable à celui de 2013, selon un décompte publié lundi
à la veille de la journée internationale des Roms. Du 1er janvier
au 31 mars, les autorités ont démantelé 27 bidonvilles, ce qui a
forcé 2.904 personnes à quitter leur lieux de vie3.
Selon l'hebdomadaire
Le Point :
Le nouveau Premier
ministre, Manuel Valls, lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, a
toujours défendu les démantèlements de campements roms, au motif
que, selon lui, « les Roms ont vocation à revenir en Roumanie
ou en Bulgarie4.
Moins de 17 000 Roms vivent dans environ 400 campements illicites,
selon des statistiques officielles. Le nombre annuel de personnes
déplacées est supérieur, car de nombreux Roms ont été déplacés
à plusieurs reprises au cours de 2013, quand d'autres ont échappé
aux démantèlements5.
Et c'est à peu près
tout...
Pénible coïncidence :
le nouveau Premier ministre se présente devant le Parlement et lui
demande sa confiance, en ce jour anniversaire d'un peuple
actuellement maltraité en France ! On ne peut guère espérer
de changement de comportement de la part du Gouvernement ou, plutôt,
on doit s'attendre à une aggravation du sort des familles rroms,
avec l'appui d'un nombre croissant de maires qui leur sont hostiles.
Cette situation est révélatrice, d'une part, d'un glissement
général vers le nationalisme et la xénophobie, et d'autre part,
vers une complicité des politiciens, de droite comme de gauche, qui
se refusent à accepter la présence, sur notre sol, de 20 000
européens qui ont le droit d'y vivre. Ce droit est-il strictement
européen ? Alors, nous dit-on, il faut lui désobéir et
condamner ce laxisme européen, voire même sortir de cette Union qui
impose des directives inacceptables ! Les Rroms serviront, à
n'en pas douter, pendant la campagne électorale toute proche, de
boucs émissaires permettant aux europhobes de se trouver un argument
supplémentaire en proclamant leur hostilité à un peuple européen,
afin de rentrer en masse au... parlement européen !
Les Rroms sont ainsi
devenus, à leur insu, la pierre de touche du respect des Droits de
l'homme, de la pratique de la démocratie et d'une conception de
l'Europe politique que l'Union européenne ne suffit plus à définir.
C'est le sens profond de cette journée internationale des Rroms,
évidemment très peu commémorée et qu'il convient de considérer
comme la journée mondiale de défense des droits des Rroms, indissociable de
l'ensemble des droits de l'homme,
partout proclamés et toujours bafoués.
1 http://www.amnesty.ch/fr/themes/racisme-et-discrimination/docs/2014/les-roms-deurope-en-butte-aux-violences
2 http://www.metronews.fr/paris/95-des-roms-d-ile-de-france-veulent-un-emploi-salarie/mndg!ZP15KJ7MFXf62/
3
http://www.20minutes.fr/societe/1345081-pres-de-3-000-roms-expulses-de-leur-bidonville-au-premier-trimestre
4
http://www.lepoint.fr/societe/valls-nous-ne-resoudrons-pas-le-probleme-des-roms-par-l-insertion-24-09-2013-1734440_23.php
5 http://www.lepoint.fr/societe/environ-3-000-roms-expulses-de-leur-bidonville-depuis-le-debut-de-l-annee-07-04-2014-1809929_23.php
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Le 3 octobre 2013.
Et maintenant, exprimez-vous, si vous le voulez.
Jean-Pierre Dacheux