"Les députés français ont engagé l'examen d'une proposition de loi qui prévoit de remplacer l'actuel service civil volontaire, mis en place en 2006 par Jacques Chirac, par un service civique, l'objectif étant d'attirer 75.000 jeunes en 2014. Cette proposition de loi du sénateur Yvon Collin, déjà adoptée par le Sénat et soutenue activement par le gouvernement, reprend en partie un engagement de Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle de 2007. Le nouveau dispositif propose de remplacer l'actuel service civil volontaire qui avait succédé au service militaire obligatoire et qui a eu peu de succès, puisqu'il n'a attiré qu'environ 3.000 jeunes en 2009. Il prévoit que ce service civique, qui sera volontaire et non pas obligatoire comme le proposait Nicolas Sarkozy, propose aux jeunes de s'engager pour des missions variées, pour une durée entre six et 24 mois".
http://www.lexpress.fr/actualites/2/objectif-de-75-000-jeunes-en-service-civique-en-2014_846628.html
La loi de 2006 n'aura pas été longtemps mise à l'essai! Ce que Chirac avait fait, Sarkozy voulait le défaire. Nous y sommes. Le glissement de "civil" (qui renvoie globalement à "société civile") à "civique" (d'acception plus étatique et institutionnelle) témoigne d'un raidissement de l'injonction républicaine, confrontée à son propre échec!
http://fr.wikipedia.org/wiki/Service_civique_volontaire_%28France%29
Est civil, selon le dictionnaire Le Robert, ce qui est "Relatif à l'ensemble des citoyens", "aux rapports entre les individus", ce qui "n'est pas militaire", ce qui "n'est pas religieux". Est civique, selon la même source, ce qui est "relatif au bon citoyen", à "ce qui est patriotique". Autrement dit le service civil est un service public, laïque, désintéressé, neutre idéologiquement, offert à tous, alors que le service civique est l'engagement d'un citoyen remplissant une mission que lui confie l'État et qui, en ces temps de non obligation du service militaire, s'y substitue!
Le virage idéologique est subtil mais sans équivoque : de l'alternative au service militaire, on passe à son remplacement. Le service civil est d'initiative citoyenne; le service civique est d'initiative étatique. On pouvait choisir de s'engager dans un service civil compatible avec ses choix de citoyen du monde; on devra répondre à des sollicitations conformes à des choix nouveaux qui sont ceux de l'État-nation.
Le bénévolat repose trop sur le volontariat. Il y a risque d'incitation à la désobéissance "civile" dans cette responsabilisation citoyenne. Un bon citoyen est un citoyen obéissant, un bon serviteur de la puissance publique : voila ce que cache cette mutation civique du service civil.
Les bénévoles se mêlent de tout. Pour un peu, il s'intéresseraient à la politique!
C'est une orientation à droite des plus logiques que camouflera le discours bien pensant de Martin Hirsh, l'agent exécuteur de cette évolution douteuse. Il est l'exécuteur d'une politique de reprise en main et nullement le créateur d'initiatives nouvelles.
http://www.lexpress.fr/actualites/2/objectif-de-75-000-jeunes-en-service-civique-en-2014_846628.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Service_civique_volontaire_%28France%29
Est civil, selon le dictionnaire Le Robert, ce qui est "Relatif à l'ensemble des citoyens", "aux rapports entre les individus", ce qui "n'est pas militaire", ce qui "n'est pas religieux". Est civique, selon la même source, ce qui est "relatif au bon citoyen", à "ce qui est patriotique". Autrement dit le service civil est un service public, laïque, désintéressé, neutre idéologiquement, offert à tous, alors que le service civique est l'engagement d'un citoyen remplissant une mission que lui confie l'État et qui, en ces temps de non obligation du service militaire, s'y substitue!
Le virage idéologique est subtil mais sans équivoque : de l'alternative au service militaire, on passe à son remplacement. Le service civil est d'initiative citoyenne; le service civique est d'initiative étatique. On pouvait choisir de s'engager dans un service civil compatible avec ses choix de citoyen du monde; on devra répondre à des sollicitations conformes à des choix nouveaux qui sont ceux de l'État-nation.
Le bénévolat repose trop sur le volontariat. Il y a risque d'incitation à la désobéissance "civile" dans cette responsabilisation citoyenne. Un bon citoyen est un citoyen obéissant, un bon serviteur de la puissance publique : voila ce que cache cette mutation civique du service civil.
Les bénévoles se mêlent de tout. Pour un peu, il s'intéresseraient à la politique!
Ouf! Il n'y aura pas de désobéissance civique...!
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Le 3 octobre 2013.
Et maintenant, exprimez-vous, si vous le voulez.
Jean-Pierre Dacheux