samedi 18 décembre 2010

L'impossible révolution

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Allons nous reperdre, comme en 2007, la bataille idéologique dont dépendent tous les résultats électoraux à venir ? Nous voici très au-delà des pré-occupations électorales ! C'est de vivre qu'il s'agit, à présent.

Toute perspective de véritable révolution sociale semble actuellement écartée. On peut comprendre qu'on se refuse à un bouleversement violent qui ne débouche pas, d'ailleurs, -l'histoire l'enseigne-, sur autre chose que le remplacement d'une tyrannie par une autre.

Non! Si révolution veut dire tout autre chose que guerre civile, elle est, bel et bien, un renversement, un retournement des valeurs. Mais il est bien des révolutions...

Quand on cesse, par exemple, de faire du service public une priorité absolue, qu'on conditionne une opinion entière à s'en remettre aux élites et à l'enrichissement personnel, on effectue une révolution, une révolution blanche, impitoyable, silencieusement, mais épouvantablement meurtrière, la révolution du néocapitalisme, celle, renouvelée, réussie, permanente, et démesurément agrandie, du pouvoir absolu de l'argent ! Et nous y sommes plongés.

Quand s'effectua le renversement du régime tsariste en 1917, la dictature du monarque absolu fut remplacée par la dictature du prolétariat, en fait la dictature absolue du parti. Ce fut une révolution rouge de sang. Le communisme léniniste, puis stalinien n'en sortit jamais !

Dictature de l'argent ou dictature du parti via un État aux ordres : le peuple cherche, ailleurs, à tâtons, "la bonne révolution".

"Le gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple" (bref la démocratie), "liberté, égalité fraternité", (bref la république), ces formules cernent des définitions et des concepts qui émerveillent encore mais qui restent inopérants. Ils n'ont cessé d'accompagner la première déclaration des Droits de l'Homme, celle, révolutionnaire, de 1789, reprise fort longtemps après, en 1948, juste après une guerre encore jamais vue sur terre ! Mais point de révolution dans les faits, là encore : la droit à la guerre qu'a le plus fort et le droit à la propriété qu'a le plus riche n'ont pu être abolis.

La prochaine révolution sera-t-elle verte, c'est-à-dire faisant du respect de la nature, de l'environnement, de la planète tout entière un nouvel absolu ? N'en croyons rien ! Les meilleures idées se fracassent sur un mur d'acier : celui des privilèges dont les cyniques se contentent le temps de leur vie terrestre. Après moi le déluge, que ce soit un déluge d'eau, de feu ou de vent... Qu'importe !

La révolution des esprits est la seule qui puisse donner corps à ce que les idées révolutionnaires, trahies mille fois, pouvaient, et peuvent encore, signifier en résumé : le partage et l'hospitalité universels à faire passer du niveau de "belle utopie" à celui de "nécessité urgente".

Résignation ou rébellion non-violente ? Désespérance après le désenchantement ou désobéissance citoyenne sans retour ? Le siècle qui s'est ouvert nous a déjà donné le choix entre la fin du monde de la domination ou la fin du monde tout court.

Quand on approche cette alternative tranchée, il n'est plus, pour un être humain vivant, qu'une seule question à se poser : "que reste-t-il à faire, l'essai de l'utopie ou le suicide collectif ?"

Je veux croire que la révolution utopique est plus raisonnable et plus crédible que le suicide politique qui laisserait nos dernières années de vie au pouvoir de ceux qui ont été convaincus que le chacun pour soi est à jamais la loi du monde.

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Le 3 octobre 2013.
Et maintenant, exprimez-vous, si vous le voulez.
Jean-Pierre Dacheux

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