C'est de tenter de s'opposer à notre propre autodestruction.
L'utopie, en 2011, c'est de se permettre d'affronter plus puissant que soi
parce qu'il ne faut pas laisser la terre de nos enfants aux mains des insensés.
L'utopie, en 2011, c'est d'oser dire non à ce qui est cause du malheur terrestre
et, d'abord, à ce qui reste « l'exploitation de l'homme par l'homme ».
L'utopie, en 2011, c'est de sortir du troupeau des autruches
qui s'aveuglent et ne voient rien des périls immenses qui s'avancent.
L'utopie, en 2011, c'est d'affirmer que le changement climatique est réversible
car c'est l'activité humaine, mal menée, qui produit ce qui nous tue.
L'utopie, en 2011, c'est de révéler que la dissuasion nucléaire ne protège personne
et que la prolifération conduit inévitablement à une guerre mondiale atomique.
L'utopie, en 2011, c'est d'expliquer pourquoi doit cesser la marchandisation de l'eau
alors que nous en manquerons, au point d'en mourir, si nous n'en faisons pas un nouvel usage.
L'utopie, en 2011, c'est de cesser de prétendre que la nature nous appartient
alors que nous l'épuisons et que nous épuisons nous-mêmes puisque nous en faisons partie.
L'utopie, en 2011, c'est de mettre en pratique, au quotidien, la politique
sans s'en remettre à ceux qui attendent d'une élection le changement qui ne vient jamais.
L'utopie, en 2011, contient l'énergie politique qui fait défaut
à ceux qui confondent politique et gestion, animation et comptabilités.
L'utopie, en 2011, c'est de nier qu'il soit utopique de s'occuper de ce qui nous regarde
afin que toute délégation de pouvoir doit temporaire et limitée.
L'utopie, en 2011, c'est une foi, non en la divinité ou en un avenir mythique,
mais en la capacité d'exercer une influence positive sur ce qui nous entoure.
L'utopie, en 2011, c'est de ne plus jamais séparer la Terre et les Terriens
car la propriété individuelle du sol est une illusion qui n'est utile qu'aux profiteurs.
L'utopie, en 2011, c'est donc une an-archie, non anarchiste,
une prise de pouvoir de chacun sur sa vie, sans désordre et sans violence.
L'utopie, en 2011, c'est, finalement, la citoyenneté accomplie,
l'engagement dans le monde les yeux grands ouverts.
L'utopie, en 2011, c'est le contraire de la naïveté,
mais la capacité intacte d'indignation, de résistance et d'invention.
L'utopie, en 2011, est la force qui emplit ceux qui ne s'inclineront plus
devant les vedettes, les nantis et les maîtres des pouvoirs.
L'utopie, en 2011, est un mot qui renaît, jamais comme vérité ou comme dogme,
seulement, pour vivre en société, comme l'usage de la raison, fondée sur la lucidité.
L'utopie, en 2011, sera encore la quête du chemin qui conduit hors des impasses
dans lesquelles le monde entier se perd et se désenchante.
L'utopie, en 2011 et au-delà, n'est qu'un souffle, une chaleur, un flux puissant
qui supprime tout découragement et motive chaque journée à vivre.
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Le 3 octobre 2013.
Et maintenant, exprimez-vous, si vous le voulez.
Jean-Pierre Dacheux